Une invitation de la Pastorale des jeunes du diocèse de Lyon à suivre le Christ s’avançant vers sa Passion volontaire parce que le chemin de croix n’a rien perdu de son actualité dans notre mentalité moderne. On oserait même dire qu’hélas il est plus actuel que jamais. L’innocence bafouée, le déni de justice, la torture et le supplice infamant se sont mondialisés en ce début du XXI°siècle…
Simultanément, la protestation contre ces formes de barbarie n’a jamais été aussi vive, aussi organisée, aussi militante. Toute conscience moderne entre donc malheureusement sans peine dans le drame du Vendredi Saint.
Depuis vingt siècles, la mémoire des dernières heures de la vie de Jésus a retenu l’attention de l’Eglise et la piété des fidèles a trouvé dans le chemin de croix un moyen d’exprimer sa dévotion en dehors de la liturgie proprement dite. Et voici que depuis quelques années les chemins de croix en pleine ville se sont multipliés : personne ne crie que c’est une atteinte à la laïcité . Peut-être est-ce un signe que sur ce chemin là, les chrétiens et leurs contemporains peuvent avancer ensemble.
Le chemin de croix qui accompagne Jésus vers sa mort est une contemplation active qui veut aider chacun à entrer dans le mystère de l’amour de Dieu, manifesté en son Fils. D’autre part, dans l’intercession pour le monde tel que Jésus l’a vécu en s’offrant sur la croix, une telle démarche ne peut se faire que dans la perspective de la Résurrection. Le chemin de croix apparaît donc comme un pèlerinage « en esprit », c’est pourquoi il touche celui qui l’entreprend sous trois aspects, tant physiques que spirituels : la marche, la méditation, l’intercession.
La marche. Pour épouser les sentiments du Christ, il est nécessaire d’avancer pas à pas. Pour entrer dans les profondeurs de l’amour du Père, il faut qu’un chemin se creuse, de station en station. Le déplacement physique invite à un déplacement intérieur. Il s’agit de se laisser façonner par la marche, de suivre le Christ pas à pas, de nous laisser conduire sur le chemin qu’il emprunte, et non de le précéder. Il s’agit d’entrer plus profondément dans notre condition de disciple.
La méditation. Le pas à pas s’accompagne du mouvement progressif de la méditation qui nous invite à faire mémoire du chemin accompli par Jésus lui-même. L’Evangile est le fondement de cette méditation qui appelle le pèlerin à une découverte progressive de la miséricorde du Père, en même temps qu’il est invité en contemplant Jésus anéanti sous les coups de la Passion, à reconnaître en lui le Christ, Serviteur de l’amour du Père pour notre humanité.
L’intercession. Tout pèlerinage s’accompagne de prière. Dans le cadre du chemin de croix, la prière voudrait prendre en charge toutes les situations de souffrance, d’épreuve, de détresse, de mort que nous rencontrons autour de nous dans la vie quotidienne ; toutes les vies des hommes de ce monde que le Christ, dans son mystère pascal, a offertes au Père. Une marche pour se laisser déplacer, une méditation pour se laisser transformer, une prière pour se laisser saisir ; voilà le programme que ce chemin de croix dans les rues de Lyon en présence de notre Archevêque et avec les commentaires du père Jean-Marie Petitclerc voudrait nous proposer en ce vendredi saint. Participons donc à ce chemin de croix qui nous invite à « suivre Jésus de près »