La maison d’église Notre-Dame de Pentecôte vient d’inaugurer une exposition sur la vie et l’oeuvre de l’Abbé Franz Stock, qui se tiendra jusqu’au 28 octobre 2005.
Franz Stock est né en 1904 en Westphalie dans une famille ouvrière. Il entre en 1926 au séminaire et participe en région parisienne au 6° Congrès International pour la Paix, sur le thème “la Paix par la jeunesse”. Ces journées seront décisives pour son engagement ultérieur en faveur de la réconciliation entre les peuples. Il est ordonné prêtre en 1932 et nommé en 1934 Recteur de la paroisse allemande de Paris, poste qu’il occupe jusqu’en mai 1940.
Il devient aumônier des prisons en 1940 et à ce titre, visite jusqu’en 1944 plus d’un millier de détenus (tels que Gabriel Péri, Honoré d’Estienne d’Orves …) à la Santé, au Cherche Midi et à Fresnes. Il ne cesse d’intervenir auprès des autorités allemandes, faisant le lien avec les familles françaises des prisonniers au péril de sa vie. Il assiste les condamnés lors de leur exécution au Mont Valérien ou à Vincennes. Il ressent intensément et personnellement la souffrance de ces prisonniers les aidant autant que possible dans ces circonstances extrêmes.
Cet homme fut un précurseur, sachant, bien avant la guerre, que la paix entre les hommes ne pouvait exister que dans une véritable réconciliation et amitié entre les peuples.
Il a concrétisé dans sa vie cette vision, incroyable à l’époque où la haine était très vivace entre Allemands et Français, que malgré tout, la réconciliation était possible et pouvait être trouvée dans une Europe unie.
L’Abbé Franz Stock, homme de prière, humble et courageux, appelle chacun de nous à recentrer notre vie sur l’amour du prochain, à bâtir la paix dans le respect de tout homme, quelles que soient ses origines, ses convictions et ses croyances.
Son uvre repose sur “la Charte des Béatitudes qui a fait de lui un doux, un pacifique, un homme ensemençant toute souffrance, la sienne, comme celle des hommes qu’il servait, de la force de l’espérance” (Père F. Legaux).
Ce précurseur reconstruisit dès les lendemains de guerre l’amitié entre la France et l’Allemagne ouvrant ainsi les chemins de l’Europe. De 1945 à 1947, il fut supérieur du “séminaire des barbelés” qui rassemblait plus de 900 séminaristes allemands prisonniers à Chartres. Miné par les épreuves successives, il mourut d’épuisement l’année suivante.
Son oeuvre nous avertit que le combat pour la paix est permanent, non plus Allemands contre Français et Français contre Allemands. La guerre est finie. L’Europe est née. Mais le combat de l’homme demeure contre les tentations qui entraînent des hommes à détruire l’homme.