A Dijon, en 1881, naissait Elisabeth Catez.
Elle a un tempérament vif. Elle aime la vie : voyages, concerts, amitiés, service de l’Eglise. Elle est sensible à la beauté ; éveillée tôt à la musique, elle obtient un 1er prix de piano au conservatoire de sa ville..
Elle est aussi irrésistiblement attirée par Dieu. « Je Le sens si vivant en mon âme. Je n’ai qu’à me recueillir pour le trouver au-dedans de moi, et c’est cela qui fait tout mon bonheur. Il a mis en mon coeur une soif d’infini et un si grand besoin d’aimer que Lui seul peut rassasier »
A 21 ans elle entre au Carmel de Dijon.
Depuis son couvent, elle écrit de nombreuses lettes à sa famille et ses amis. Elle garde le soucis du monde et de l’Eglise. « Mon âme aime s’unir à la vôtre dans une même prière, pour l’Eglise, pour le diocèse » Elle accompagne la quête spirituelle de ses proches, dans leur vie ordinaire de laïcs « tous appelés, tous aimés ». « Même au milieu du monde, on peut écouter Dieu dans le silence d’un cur qui ne veut être qu’à Lui »
A la fin de sa vie, atteinte d’une maladie incurable, elle consigne son expérience et sa prière sur des carnets. « Lorsque le poids du corps se fait sentir et fatigue votre âme, ne vous découragez pas, mais allez par la foi et l’amour à Celui qui a dit Venez à moi et je vous soulagerai. Pour ce qui regarde le moral ne vous laissez pas abattre par la pensée de vos misères. Le grand saint Paul a dit Où le péché abonde, la grâce surabonde. »
Elle meurt le 9 novembre 1906, après 9 mois d’agonie. On entend ses dernières paroles intelligibles « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie ».
Elle nous laisse le témoignage d’une vie tout unie à Dieu : « Que l’on est heureux quand on vit dans l’intimité avec le bon Dieu, quand on fait de sa vie un coeur à oecur, un échange d’amour, quand on sait trouver le Maître au fond de son âme. Alors on n’est jamais seule et on a besoin de solitude afin de jouir de la présence de cet Hôte adoré Il faut Lui donner sa place dans ta vie, dans ton cur qu’Il a fait si aimant »
« Ah, si tu Le connaissais un peu, la prière ne t’ennuierait plus, il me semble que c’est un repos, un délassement : on vient tout simplement à Celui qu’on aime, on se tient près de Lui comme un petit enfant dans les bras de sa mère et on laisse aller son cur »
«Aimez toujours la prière et quand je dis la prière, ce n’est pas tant s’imposer quantité de prières vocales à réciter chaque jour, mais c’est cette élévation de l’âme vers Dieu à travers toute chose qui nous établit avec sa Sainte Trinité en une sorte de communion continuelle, tout simplement en faisant tout sous son regard »
Elle nous laisse enfin une grande et belle prière à la Trinité qui commence ainsi :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice
»
Elisabeth de la Trinité est proclamée bienheureuse par le pape Jean-Paul II le 25 novembre 1984. A cette occasion, le pape déclare : « Voilà une jeune chrétienne au cur extrêmement ardent, qui peut parler aux jeunes et à tous les chercheurs d’absolu »
Et il ajoute :
« A notre humanité désorientée qui ne sait plus trouver Dieu ou qui Le défigure, qui cherche sur quelle parole fonder son espérance, Elisabeth donne le témoignage d’une ouverture parfaite à la parole de Dieu qu’elle a assimilée au point d’en nourrir véritablement sa réflexion et sa prière. Et cette contemplative, loin de s’isoler, a su communiquer à ses surs et à ses proches la richesse de son expérience mystique
Qu’elle aide beaucoup d’hommes et de femmes dans la vie laïque ou consacrée, à recevoir et à partager les flots de charité qu’elle recueillait à la Fontaine de vie. »