Né le 31 janvier 1915 à Prades (Pyrénées Orientales), de parents américains, Thomas Merton consacra la première partie de sa vie à la littérature. Il commence ses études en France et les poursuit en Angleterre.
Après ses voyages en Allemagne, France et Italie, il rentre en Amérique en 1935 pour terminer ses études à l’Université de Columbia (New York), où il obtient un doctorat ès lettres sur La nature et l’art chez William Blake.
Dans les années qui suivent, il prend des engagements politiques, religieux, littéraires aussi passionnels qu’éphèmères pour aboutir à une véritable descente aux enfers. C’est au plus profond du désespoir qu’il découvre l’unique nécessaire. L’année 1938 marque sa conversion au catholicisme. Il enseigne un temps au collège de Saint-Bonaventure, puis il entre à la Trappe de Notre Dame de Gethsémani dans le Kentucky et prend le nom de Louis.
Dès lors, enfermé dans son couvent, Thomas Merton influencera toute une génération par ses écrits spirituels et ses prises de position humaniste. C’est un contemplatif-actif : assidu à la prière et désireux de se tenir en retrait, il est aussi happé par les besoins de l’Eglise et du monde. En particulier, il demeure le grand précurseur du dialogue interreligieux entre Orient et Occident.
Il meurt accidentellement à Bangkok le 11 décembre 1968 lors d’un congrès.
Les écrits de Thomas Merton nous rappellent sans cesse que :
– Dieu sauve
– Dieu nous renvoie à l’homme
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prochaine mise à jour le 1er déc. 2002
Dieu sauve
Thomas Merton a vécu des passages à vide et il a expérimenté la prière comme une porte ouverte à l’espérance. Mais quelle prière? La vraie solitude purifie l’âme et l’ouvre grand aux quatre vents de la générosité. La fausse solitude ferme sa porte à tous les hommes et s’absorbe dans ses niaiseries. ( Nul n’est une île , Editions du Seuil, 1956).
Lecteur insatiable de la Parole de Dieu devenue nourriture personnelle, sa prière est simple, directe et sans complications, elle est tirée des Ecritures.
Il a fait l’expérience de la descente aux enfers mais a aussi fait l’expérience d’être ressaisi pour se heurter à une imprévisible présence de Dieu. Il découvre une solitude habitée : dans la prière, il expérimente cette présence de Dieu qui veut son bonheur et vivre avec lui une intimité ; la prière est alors le lieu d’une rencontre avec un vivant. Dieu le sauve de ses impasses et de ses angoisses.
Le recueillement est davantage que le simple fait de rentrer en soi. Il met l’âme en contact avec Dieu dont l’invisible présence est une lumière pour celui qui voit toutes choses en elle et trouve aussi la paix en Lui et autour de Lui.
Essayons de garder un recueillement habité de Sa présence.
Dieu nous renvoie à l’homme
Pour trouver nos âmes, il faut pénétrer dans notre propre solitude et apprendre à vivre avec nous-mêmes. Nous ne pouvons connaître l’homme avant de le trouver en nous. Et lorsque nous le trouvons ainsi, nous découvrons qu’il est l’image de Dieu, découverte qui nous empêche de fuir l’obligation d’aimer tous ceux qui portent cette même image. Thomas Merton.
Pour être juste et efficace, le mouvement qui porte la personne vers la société doit partir du fond d’elle même. C’est à partir du moment où nous habitons réellement notre cur et que nous sommes mus par l’Esprit que justement nous pouvons nous investir auprès des autres : la vocation de chacun de nous est d’aménager notre propre solitude pour pouvoir coopérer intelligemment avec les autres et de nous unir à eux en les aimant véritablement.
Unifié grâce notamment à une vie intérieure habitée par Dieu, l’homme trouve dans le silence la meilleure manière de sortir de lui-même, d’aller vers Dieu et de s’ouvrir aux hommes avec générosité.
Comment vais-je aménager ma propre solitude pour aller vers les autres justement ?