Elie à l’Horeb :
La Parole du Seigneur lui fut adressée :
“Sors dans la montagne et tiens-toi devant le Seigneur, car il va passer”.
A l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après le tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu, et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Elie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne.
(1 Rois 19, 9-13)
Elie est au désert.
L’attente, la dureté, la monotonie du désert, le dépouillement, l’amènent à être à l’écoute.
D’abord, il entend la Parole de Dieu qui lui dit : “Tiens-toi devant le Seigneur car il va passer”
Dieu le précède, il l’invite mais le laisse libre de sa décision.
Elie entend, il accueille, il choisit de se rendre présent.
Dans les phénomènes naturels les plus impressionnants, Elie ne s’y trompe pas : “Dieu n’est pas là”. Son oreille, son coeur se sont affinés, dépouillés dans le silence et la solitude. Il est devenu capable d’entendre Dieu dans l’inattendu : dans le murmure d’une brise légère.
A l’image d’Elie, mettons-nous à l’écoute de Dieu.
Laissons-nous mener sur ce chemin de solitude et de silence.
Quelle solitude ? Quel silence ?
Ces mots nous font envie et peur à la fois !
Nous avons tous besoin de moments pour quitter notre agitation quotidienne, notre trop d’activités, pour prendre du temps pour nous.
Ce besoin de s’isoler est nécessaire et vital.
Cependant, m’isoler ne suffit pas. J’ai besoin d’aller au plus profond de moi pour y trouver un silence intérieur.
Un silence qui se fait écoute,
un silence qui se fait paix,
un silence que je choisis et qui me nourrit,
un silence qui devient désirable et ressourçant.
Ce silence je peux le trouver chaque jour : dans la voiture, lors d’une promenade au bord de la mer (si je tais mon cinéma intérieur ! ), en attendant le bus, en préparant le repas… Ou je peux choisir de me retirer un plus long temps dans un endroit calme. Tous ces moments de silence intérieur peuvent devenir chemin familier.
Et moi :
Est-ce que la solitude et le silence sont des espaces présents dans ma vie ?
– A quel moment j’accepte de répondre “oui” à l’appel de la solitude :
lorsque je me sens fatigué ?
lorsque je désire me “recentrer” ?
Sortir pour se mettre à l’écoute
La parole du Seigneur lui fut adressée : « Sors dans la montagne et tiens-toi devant le Seigneur, car Il va passer. » (1 Rois 19, 11)
Elie est invité à se déplacer : sortir de la grotte pour se tenir en présence de Dieu et l’écouter. Rencontrer Dieu est un acte libre car Dieu ne s’impose pas mais il nous attend. Elie se tient sur la montagne. Jésus va sur la montagne pour prier. Charles de Foucauld part dans le désert. Il nous faut choisir de se mettre en la présence de Dieu et en prendre les moyens. Quitter le tumulte et l’agitation. Rechercher le silence et la solitude. Comme Elie nous n’entendons pas le Seigneur dans l’ouragan : Il est dans une brise légère.
– Suis-je prêt à me donner du temps et les moyens de me rendre présent à Dieu ?
– Est-ce que je permets à Dieu d’habiter mon silence et ma solitude ?
Silence et solitude : une relation à Dieu.
La rencontre avec Dieu, le dialogue avec le Christ nécessitent un espace de solitude et de silence.
Il y a en chacun de nous une part de solitude que rien d’humain ne peut combler.
Ne pas consentir à ce lieu de solitude, c’est connaître l’agitation intérieure.
Y consentir, c’est découvrir peu à peu la plénitude, la sérénité, un appel à une écoute et à un regard différents, qui me donnent d’accueillir la présence de Dieu dans l’instant présent.
Cette disposition de coeur permet à la Parole de me rejoindre, de prendre corps en moi, d’agir à travers moi.
Le coeur se souvient et peut reconnaître, au milieu de bruits divers, internes et externes, un centre de silence et de paix profonde qui laisse entendre une présence.
Présence qui me guide et me rassure (Ps 22), présence qui me redit sans cesse : “Tu es mon enfant bien-aimé”
(Luc 3, 22)
Et moi :
– Qui est là dans ma solitude ?
– Qu’est-ce qui habite mon silence ?
– Est-ce un espace porteur de vie ?
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prochaine mise à jour le 1/12/2002