Quelques jours avant Noël, nous connaissons tous une agitation bien particulière. Dans nos villages comme dans nos centres villes, beaucoup de décorations sont déjà apparues. C’est étonnant comme les êtres humains ont besoin de préparer les événements importants. S’il y a tant de préparatifs, c’est sans doute que Noël est encore une fête importante pour nos contemporains, mêmes s’ils en oublient le sens religieux.
Le temps de l’Avent
Pour les chrétiens, la naissance de Dieu au coeur de notre humanité demande aussi une préparation exceptionnelle. Durant quatre dimanches, nous nous mettons dans une attitude d’attente. Ce temps, l’Eglise l’appelle l’Avent. Le terme « Avent » signifie « advient » : c’est d’abord Dieu qui vient vers nous. Nous allons méditer sur la capacité d’accueil de l’humanité. Certains accueilleront la venue de Jésus, d’autres l’ignoreront, d’autres encore la rejetteront. La question nous est posée : « Et toi, as-tu envie d’accueillir le Seigneur dans ta vie ? Es-tu prêt à lui ouvrir la porte de ton coeur ? ». Si nous sommes invités à attendre, c’est aussi l’occasion de nous poser la question du temps de Dieu. Dieu est déroutant. Le temps du Dieu n’est pas celui des êtres humains et si tu n’apprends pas à attendre, à veiller, tu risques de passer à côté de sa venue. Mais, au fait, pourquoi attendre alors qu’aujourd’hui nous vivons dans l’immédiat ?
A quoi bon attendre ?
Prenons l’exemple de la nature, à la fin de l’automne.
… Les feuilles ont disparu et les oiseaux ne chantent plus. La nature semble envahie d’un profond sommeil. Et pourtant elle est déjà en attente d’un printemps nouveau. Non, elle ne s’est pas endormie car en elle tout crie la vie. Ce sont ces longs mois d’hiver qui vont lui permettre de refleurir un matin de printemps. Les hommes eux, ne sont pas comme la nature. Ils se sont fabriqués des prêts-à-cuisiner, des prêts-à-porter, des prêts-à-consommer. Tout est prévu. Il y a les heures de départ et d’arrivée. Il y a les rendez-vous fixés et les agendas bien notés. Oui, tout est prévu pour ne pas attendre. Mais parfois les événements sont tels qu’ils viennent dérégler nos horloges si bien rythmées. Alors les hommes paniquent car ils n’aiment pas attendre. Ah, si les hommes avaient la patience du cultivateur qui voit peu à peu germer son blé ! Et pourtant, les pousses sont minuscules. En passant sur le chemin, on ne voit qu’une terre dépouillée et nue. Il en est ainsi de la foi.
Au coeur de la nuit
Beaucoup de croyants perdent patience et ne voient rien pousser. Ils ferment les yeux en pensant au passé ou disent que Dieu à déserté notre temps. Ils sont invités à être comme Jean-Baptiste. Des témoins de l’invisible même s’ils sont comme la voix qui crie dans le désert. Ils oublient parfois qu’il n’y a pas de nuit sans aurore, qu’il n’y a pas d’hiver sans printemps. Oui, à quoi bon l’Avent s’il n’y a pas Noël ! Certains d’entre nous, ont les yeux tellement rougis de tant de veilles, qu’il est difficile de ne pas sommeiller. On se lasse d’attendre. Un jour ou l’autre vient l’épreuve de la nuit et c’est notre conscience qui s’assoupit. Et pourtant Dieu ne nous a pas abandonnés. Il n’a qu’un désir : venir nous rencontrer. Mais s’il vient à l’improviste, seront-nous prêts ? Comme dit Saint Jean de la Croix : « Dieu est là, mais c’est de nuit ». Veiller dans la nuit, nous savons ce que cela veut dire. Alors, réveille-toi et tiens bon ! N’oublie pas les autres. Il en est tellement qu’on laisse dormir comme dans un train et qui un jour nous reprocherons de ne pas les avoir réveillés à temps !
La lumière brille
Le jour de Noël, nous entendrons cette parole de Saint Jean : « La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ». La lumière brille et le monde ne l’a pas reconnue. Cela veut dire qu’elle ne cesse de briller malgré les ténèbres. Ce n’est pas parce que les nuages assombrissent l’horizon que le soleil n’existe plus. Pour croire au soleil, un rayon suffit. Il se laisse deviner à travers les nuages. Dieu n’a pas déserté notre monde. Il choisit d’y naître chaque jour de notre époque. Dieu n’a pas quitté notre vie. Il attend patiemment que l’être humain veuille bien l’accueillir. Nous levons trop rarement la tête pour regarder les étoiles dans la nuit. Il n’y a que ceux qui dormaient à la belle étoile à Bethléem qui ont perçu cette lumière. Ce ne sont pas les nuages qui nous empêchent de percevoir le rayon de soleil. C’est de trop regarder la terre. C’est Noël, levez les yeux. Une lumière luit. Il nous faut peut-être loger à la belle étoile et quitter nos sécurités. Mais c’est toujours le prix de la joie et de l’espérance.
Bonne fête de Noël à chacun d’entre vous.