Les questions de liturgie sont particulièrement à l’ordre du jour dans l’Église. Une occasion de redécouvrir les « rôles » que tiennent les différents acteurs dans la célébration du mystère pascal que sont nos liturgies.
Peut-être pour vous liturgie rime-t-elle avec ennui… Pourtant le concile Vatican II a qualifié la liturgie de “sommet auquel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle toute sa vertu” (SC 10). Une invitation pressante à redécouvrir les “rôles” que tiennent les différents acteurs dans la célébration du mystère pascal que sont nos liturgies.
L’acteur principal n’est rien moins que la Trinité ! En effet, “le Père y est béni et adoré comme la source de toutes les bénédictions de la création et du salut, dont il nous a bénis en son Fils, pour nous donner l’Esprit de l’adoption filiale” (Catéchisme de l’Église catholique (CEC) § 1110). Le Fils s’y rend présent, d’une façon toute particulière dans les sacrements et “au plus haut point sous les espèces eucharistiques”, présent dans sa Parole, présent lorsque nous prions et chantons les psaumes. Quant à l’Esprit, “il prépare l’assemblée à rencontrer le Christ ; il rappelle et manifeste le Christ à la foi de l’assemblée ; il rend présent et actualise l’œuvre de salut du Christ” (CEC § 1112), pour tous les hommes.
Puis, c’est toute la communauté, le Corps du Christ uni à son chef, qui célèbre la liturgie, avant-goût de la liturgie céleste à laquelle nous aspirons. Ainsi, c’est toute l’assemblée – terrestre mais aussi céleste – qui est liturge, selon la diversité des fonctions et de la participation de chacun des membres.
Certaines fonctions sont réservées à ceux qui ont reçu l’ordination sacrée. Ainsi le célébrant, évêque ou prêtre, préside l’assemblée en la personne du Christ et accomplit des actions sacrées telles la consécration du pain et vin eucharistiques. Il est le signe que nous ne nous réunissons pas par simple accord spontané, mais que nous sommes convoqués par le Seigneur pour recevoir sa parole et ses dons. Les diacres, comme leur nom l’indique, sont serviteurs de l’évêque mais servent également les prêtres dans la célébration liturgique. Pour aider le diacre, traditionnellement, sont institués des acolytes qui peuvent remplir les fonctions de thuriféraire (chargé de l’encensoir), de céroféraire (chargé de la lumière) ou de porte-croix. En cas d’absence de ces acolytes, ces fonctions peuvent être confiées à des fidèles ou aux enfants de chœur.
L’une des redécouvertes les plus importantes du dernier concile est le sacerdoce commun des baptisés, “race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté”, (1 Pierre 2, 9) qui nous appelle tous à une participation active et consciente à la liturgie. Appel à y être présent de tout notre corps, cœur et esprit. Cela se traduit par les acclamations, les dialogues, le chant des psaumes, les antiennes, les cantiques et aussi les actions, les gestes, les attitudes corporelles, le silence auxquels nous sommes invités tout au long des liturgies. Grande mission de louange et d’intercession pour le monde où tout ce que nous vivons de beau ou de pénible y est présenté, offert à Dieu pour qu’Il fasse de nos vies une “éternelle offrande à la louange de sa gloire” !
Si nous en sommes bien les acteurs, le silence présent dans nos liturgies vient nous faire comprendre qu’elle n’est jamais notre œuvre propre mais celle de Dieu, le véritable acteur. Notre premier rôle de liturge devrait être l’écoute de Celui qui seul est le maître de nos liturgies. Ainsi, par elles, nous laisserons Dieu être Dieu.