Il y a des procès qui bénéficient d’une couverture médiatique exceptionnelle , des procès qui se veulent comme des barrages contre l’oubli d’un passé que le temps efface inexorablement. Rien de tel dans le procès qui va se déployer maintenant sous nos yeux. Rien de tel dans ce que nous allons célébrer tout au long de cette semaine…
… Il s’agit bien d’un procès et du plus redoutable des procès.
Mais il n’est pas à vivre comme un événement du passé.
Car aujourd’hui, comme hier, l’homme fait à Dieu un procès.
Il lui conteste le droit de vivre. Il le dit inexistant. Il le somme de quitter les lieux.
Et Celui qui vient d’auprès de Dieu comme témoin, Celui qui atteste, en connaissance de cause, que Dieu existe et qu’il nous aime, ce témoin gênant est lui-même traîné en Justice. Il est condamné pour blasphème et abus de langage.
Cette semaine, cette Semaine Sainte, nos regards ne seront pas tournés vers le passé. Nous n’allons pas faire revivre un événement vieux de plus de 20 siècles.
Cette semaine nous allons vivre au présent le procès toujours actuel que le Prince de ce monde fait au Christ Sauveur.
Il nous faudra être présents.
Pas question, cette semaine, d’avoir d’autres occupations
Il faudra être présent ce jeudi, au banquet où il nous convie pour nous y laver les pieds et pour nous donner une nourriture de vie éternelle.
Il faudra être présent quand il ira prier au Jardin des Oliviers, car ce n’est pas pour lui, mais c’est pour nous qu’il prie.
Il faudra être présent ce Vendredi, lorsque sa croix sera dressée sur le Golgotha, et qu’il étendra les mains, et qu’il remettra son esprit. Car s’il meurt, c’est pour nous qu’il donne sa vie.
Il faudra être présent dans la nuit de Pâque et savoir attendre dans l’obscurité l’annonce joyeuse du soleil levant venu illuminer ceux qui sont assis dans les ténèbres. Car s’il ressuscite, c’est pour nous qu’il ressuscite, pour que nous ayons la vie et la vie en abondance.
Mais silence ! Il entre dans le prétoire. Il s’avance pour sa Passion volontaire. Et nous nous sommes ses témoins.