Sorti en version cinématographique au printemps 2006, le Da Vinci Code a défrayé la chronique. Un article du site www.domuni.org, l’Université dominicaine en ligne.
Pour un succès, c’est un succès puisque les exemplaires se vendent par millions ! Le nombre a surpris son auteur et ses éditeurs. Un dossier bibliographique de la Bibliothèque Nationale de France ne comporte pas moins de 21 pages1 ! Pourquoi ce succès ?
Une première raison est que l’ouvrage de Dan Brown est facile à lire. Ce n’est pas de la grande littérature, celle qui demeure des années durant dans les librairies universitaires, c’est le genre de littérature écrite pour être lue sur la plage ou dans le train. On lit vite, car l’intrigue est bien nouée. Dès le début le lecteur est pris par le développement du thriller, même si l’attention du lecteur faiblit à cause de la longueur du roman. Si ce n’est pas une grande uvre littéraire, c’est que la raison du succès est ailleurs. Le succès ne vient pas du style, mais du fait que le développement de l’intrigue permet aux héros de donner des informations sur les traditions ésotériques et de proposer de déjouer un complot multiséculaire. Il y a une structure d’initiation dans le déroulement du roman dont l’action repose sur un conflit entre les forces du mal et les forces du bien.
Ce succès mène à des interrogations sur l’effet de la lecture de l’ouvrage. En effet, le livre fourmille d’erreurs, au point que l’on puisse soupçonner son auteur d’avoir intentionnellement fait une oeuvre polémique, dans le but de détruire la tradition chrétienne. Face à ce soupçon, il ne suffit pas de relever les erreurs ni de dénoncer les manipulations, il faut faire face aux raisons du succès. C’est mon projet pour cette étude critique, tout à la fois scientifique et théologique.
Je commencerai par situer l’intrigue, puis les sources de ce qui se présente comme un roman historique en me demandant s’il s’agit bien d’un roman historique. Ensuite il faudra voir les éléments proprement théologiques avant d’expliquer la religion dont le livre fait l’apologie. Ce qui me mènera enfin à une interprétation de la crise de civilisation dont témoigne le livre.