« Veilleurs, où en est la nuit ? » (Is 21,11). Mgr Michel Sabbah, patriarche latin de Jérusalem, et la commission théologique diocésaine, nous offrent une réflexion sur la présence de l’Eglise en Terre Sainte. Introduction
Chrétiens en Terre Sainte, Israël, Palestine et Jordanie, nous partageons les espoirs et les aspirations de nos peuples vivant au milieu de la violence et du désespoir. Ici, nous sommes appelés à réfléchir comme croyants sur les questions concrètes auxquelles nous sommes confrontés. Ensemble, nous avons la responsabilité d’être, par la parole et par l’action, des témoins de la Bonne Nouvelle ; nous avons à nous entraider à mener notre vie quotidienne comme disciples du Christ afin de devenir un signe plus visible d’unité, de paix et de charité, dans cette terre déchirée par la guerre et la haine.
Je vous présente aujourd’hui, frères et soeurs, ce document, fruit d’une réflexion commune menée avec des membres de la Commission théologique diocésaine, séculiers et religieux, sur des questions qui concernent notre Eglise locale autant que l’Eglise universelle, vu la signification de l’Eglise de Jérusalem et de tous les événements qui s’y déroulent aujourd’hui. Notre réflexion part tout naturellement de l’enseignement officiel de l’Eglise catholique sur des questions propres que nous vivons au quotidien; et c’est à la lumière de cet enseignement et de notre contexte spécifique en Terre Sainte, que nous vous adressons ce document, afin de vous aider à mieux discerner dans les difficultés de votre vie quotidienne. Nous nous sommes limités à trois points majeurs: la violence et le terrorisme, les relations avec le peuple juif en Terre Sainte, et les relations avec les musulmans.
Ces questions peuvent concerner également nos frères et soeurs dans les diverses Eglises du monde. Nous voulons partager cette réflexion avec tous et prier ensemble alors que nous vivons chaque jour ces situations difficiles et complexes, afin de trouver dans cette réflexion et cette prière commune le courage de rester fidèles à notre vocation en cette terre du Seigneur. En tant que membres de nos sociétés et de nos Eglises, nous courons constamment le risque de la simplification et de la généralisation. Une prière sincère et notre présence ensemble devant Dieu, nous aidera à mieux prendre conscience des perspectives différentes en même temps que de la vérité à découvrir au jour le jour dans la complexité de nos situations.