Entre fiction et documentaire, Ken Loach nous raconte la privatisation des chemins de fer britanniques, vue de l’intérieur.
A Sheffield, dans le Yorkshire, un groupe de cheminots travaille à l’entretien et à la signalisation des voies. Un matin, en arrivant au dépôt, leur responsable leur apprend qu’ils ont été privatisés et que le travail est désormais partagé par différentes sociétés privées.
Très vite, il apparaît que ce démantèlement des chemins de fer britanniques va entraîner une concurrence inexorable et absurde entre des salariés qui avaient pour habitude de travailler main dans la main.
Si le film de Ken Loach ne suit pas cette privatisation sur plusieurs années, le délabrement inévitable qui s’en suit est toutefois symbolisé par un drame humain à la fin du film.
Ken Loach réussit l’exploit de nous raconter cette période charnière de l’histoire du train britannique sans tomber dans le mélodrame ou le débat politique. La plupart du temps, en dépit des difficultés du quotidien, les ouvriers de Sheffield garde un entrain communicatif, voire même une certaine gouaille face à leur hiérarchie directe.
Le film est rendu très réaliste grâce au travail que le réalisateur a mené avec un conseiller technique, Pete Trend qui a travaillé 20 ans pour British Rail et au choix des comédiens, acteurs professionnels ou vrais amateurs.