Le lundi 16 avril 2007, jour de l’anniversaire du pape, a été publié le livre de Joseph Ratzinger-Benoît XVI : «Jésus de Nazareth». Il sera traduit en vingt langues. (L’édition française est paru le 4 mai 2007, Flammarion)
Il s’agit de la première des deux parties d’une œuvre retraçant la vie publique du Christ, de son baptême au Jourdain à la Transfiguration.
Le récit de Joseph Ratzinger revêt un aspect pastoral car, par le biais de commentaires de l’Évangile, il offre une introduction aux principes mêmes du christianisme. Cet essai possède la rigueur scientifique caractéristique de tous les travaux de celui qui est devenu Benoît XVI.
“Le souci pastoral et la doctrine théologique du Pape concourent à définir le fil conducteur de l’ouvrage, c’est-à-dire la conviction que pour comprendre qui est Jésus il faut partir de son unité au Père”.
Sa rigoureuse méthode historico-critique permet une exégèse de qualité, mettant à contribution l’abondant matériau permettant de reconstituer un portrait du Christ approfondi à un point difficilement imaginable il y a quelques décennies. Mais “la foi seule permet de comprendre que Jésus est Dieu. Cette conviction permet, malgré la complexité des sources, de lire l’Ecriture selon la méthode historico-critique et de découvrir clairement un cheminement et une personne convaincants”.
Pour Joseph Ratzinger, foi et recherche sont complémentaires et non opposées, tout comme le Jésus de l’histoire et celui de l’Evangile.
Un synopsis, intitulé “Le cheminement du Pape vers Jésus”, précise que si ce livre “reflète sa recherche personnelle du Seigneur, il ne s’agit pas d’un document du magistère pontifical”.
S’appuyant sur l’unité existant entre l’Ancien et le Nouveau Testament, ainsi que sur l’herméneutique christologique qui voit en Jésus-Christ la clef de toute la Bible, Joseph Ratzinger montre le Jésus de l’Evangile comme le nouveau Moïse, accomplissant les attentes d’Israël. C’est lui qui doit conduire le peuple de Dieu vers la libération finale. Chacune des étapes de cet accomplissement laisse entrevoir le projet global de Dieu”.
Ainsi l’immersion de Jésus dans le Jourdain symbolise sa mort et sa “descente aux enfers”, présente à chaque phase de sa vie terrestre. “Pour sauver l’humanité…il dut vaincre les diverses tentations qui travaillent de tout temps l’homme et en faire une obéissance, rouvrant par là le chemin vers Dieu, vers la Terre Promise et de Royaume”.
Le Royaume de Dieu qui occupe tout le discours de Jésus est un sujet approfondi dans la réflexion intitulée “Le Sermon sur la montagne”, où les béatitudes sont le fondement de la Loi nouvelle et comme un autoportrait du Christ”. Le Pape montre que la loi n’est pas comme ça l’était pour Moïse le résultat d’un tête à tête avec Dieu. La Loi nouvelle renferme la plénitude de l’union totale entre le Père et le Fils”.
Il est donc fondamental que la vie de tout homme soit un dialogue et une écoute de Dieu. Et Benoît XVI consacre un chapitre à la prière et à l’explication du Pater, que Jésus nous a enseigné.
L’union des hommes par Dieu en Jésus et dans l’Esprit, est exprimée par le Nous. Et cette famille nouvelle se manifeste dans le choix des Douze, qui rappelle la famille ancienne qu’est Israël. Quoique hétérogène, cette famille de Jésus qu’est l’Eglise trouve à toute époque en lui son unité et sa direction pour vivre l’universalité de l’Evangile”.
“Pour rendre plus accessible le contenu de son message et le transformer en une orientation pratique, Jésus a fait usage de paraboles…qui ont aussi une lecture purement théologique, que Joseph Ratzinger souligne avec profondeur”.
Ensuite, l’auteur expose les exemples proposés par Jésus pour expliquer son mystère, ceux mis en relief par saint Jean. Après les avoir résumé, il propose les différents résultats de la recherche concernant cet évangéliste, ouvrant ainsi de nouveaux horizons sur Jésus, qui apparaît toujours plus clairement comme le Fils de Dieu.
Cette vision s’élargit dans les deux derniers chapitres du livre où le Saint-Père expose quelle est la véritable mission du Messie et le destin qui doit être le sien. Il conclut en abordant les divers titres que Jésus utilisa selon les Evangiles pour se définir lui-même.
Á côté du croyant et du théologien Ratzinger, c’est le pasteur qui ressort de la lecture de cet ouvrage sur Jésus de Nazareth. “Cela facilite grandement une approche nouvelle de Jésus-Christ…d’autant que l’auteur ne craint pas d’évoquer un monde qui, en s’écartant de Dieu pour ne retenir que le visible et le matériel, la recherche du seul bien-être matériel, risque son autodestruction, et renonce à rechercher la liberté dans la Terre Promise, dans le Royaume de Dieu”.