Dans son livre « Le Dieu de nos Pères », Denis Tillinac prend vigoureusement la défense du catholicisme en démontant les unes après les autres les idoles contemporaines. Esprits politiquement corrects s’abstenir.
Parmi les mille et un livres qui traitent du « fait religieux » et de la richesse des religions du Livre, celui de de Denis Tillinac fait tache. Car si le génie culturel du christianisme lui paraît évidemment indéniable, il n’a pas vraiment l’intention de réduire la religion des disciples de Jésus-Christ, dont il est, à un édifice intellectuel, aussi majestueux soit-il. Le catholicisme est avant tout pour lui une religion qui parle au coeur, qui frappe l’imagination, qui remue les trippes. Autant dire que les points de vue sociologico-philosophico-anthropologiques l’ennuient passablement.
Cela ne signifie pas que l’auteur de Le Dieu de nos pères est bête. Loin de là. Il se prête brillamment dans le début de son livre à la démonstration de l’influence du catholicisme sur la littérature occidentale, par exemple, en faisant preuve d’une érudition certaine. Et ses analyses de la pensée de Martin Heidegger ou de saint Thomas d’Aquin prouvent bien que sa foi n’est pas celle du charbonnier.
De manière générale, ce qui énerve Denis Tillinac et ce contre quoi il défend le catholicisme, n’est autre que cette espèce de conformisme pseudo-culturel fait de pensée 68 mal digérée, de laïcisme pré-mâché et de relativisme idiot. « Les gloses innombrables sur Mai 68, déclare-t-il, occultent toutes un détail qui n’est pas anodin : ce happening improvisé avec des ingrédients surréalistes par des disciples de Marcuse n’avait pas de quoi soulever une âme. Un coeur peut-être, un esprit sans doute, une âme en aucun cas. »
Outre le mauvais goût prononcé des révolutionnaires nantis de sa génération, qui sont devenus ces intellos planqués se gargarisant d’un « judéo-christianisme » vidé de sa substance, Denis Tillinac accuse, plus sérieusement, la laïcité. Cette laïcité intolérante par nature, ennemie de toute transcendance et évidemment dangereuse pour la société. C’est ainsi qu’il n’hésite pas à condamner le « sectarisme » des « républicains » de la première heure pour qui « la figure du Jésuite (…) s’apparente à celle du Juif dans les délires antisémites de la même époque : apatride, insinuant et toujours du côté du manche. »
En somme, pour Denis Tillinac, le catholicisme est une quête d’Amour, opposée à la sensiblerie ambiante et une recherche de Vérité aussi, sans rapport avec l’individualisme et le scepticisme. Les souvenirs qu’il garde de la monotonie délicieuse des litanies répétées dans son enfance et sa fascination pour les grands théologiens en sont les meilleurs exemples.
Le Dieu de nos pères est un témoignage de foi qui pousse chaque catholique à témoigner à son tour de l’Espérance qui l’habite avec audace et sans craindre l’adversité. Le Christ est venu pour nous donner la Vie en abondance. Qu’on se le dise.