Aquero innove sur la scène de la musique chrétienne en osant le mélange des styles. Un groupe sur lequel il faut désormais compter. Interview de Jean-Paul Prat pour le magazine LIVE.
Que veut dire Aquero?
Aquero signifie “Quelqu’un” en patois du sud-ouest de la France. Derrière Aquero, il y a Quelqu’un qui donne le sens de notre existence.
Comment est né le groupe?
La plupart des musiciens font partie de la Communauté des Apôtres de la Paix (communauté nouvelle catholique). Nous nous connaissons depuis longtemps, pour certains très longtemps. Le groupe a démarré par un travail musical gratuit, sans but précis qui a débouché après quelques mois sur un désir de donner.
Qui compose le groupe? Qui écrit les paroles et musiques?
Huit musiciens: Jean-Paul Prat (basse et divers) et Alain Rakoto (guitare acoustique) sont les deux chanteurs du groupe. Jean Prat (fils de Jean-Paul) et le père Antoine Schmitt sont respectivement à la batterie et aux percussions; Alain Escure et Kjeld Dalsbaek aux guitares électriques; Augustin Guéfif et Richard Héritier, trompette et saxophones. Dans notre premier album “Avance en eau profonde” toutes les compositions (exceptés trois textes) sont de Jean-Paul Prat, mais d’autres composent aussi.
Comment définissez-vous votre musique?
De la musique de variété, c’est-à-dire variée et non prisonnière d’un style. Nous ne visons pas une cible précise qui nous obligerait à répondre à des critères de style précis. Nos chansons vont de la chanson française dense, comme on n’en trouve plus guère, au rock en passant par de la louange plus “latino”. Tout ce qui vient et que l’on a envie de jouer. Même si la louange y est très présente c’est davantage de la chanson qui célèbre la gloire du Dieu vivant. Nous ne cherchons pas un créneau qui nous obligerait à calculer. Cette musique est pour tous ceux qui voudront prendre le temps de l’écouter. Elle peut éventuellement faire sortir d’un formatage, d’un conditionnement, d’une aliénation mondaine, d’une conception réductrice de l’art que nous n’aimerions pas retrouver dans l’Eglise.
De quoi parlent vos chansons?
D’amour, de vie et de vérité. Certaines légèrement, d’autres d’une manière plus grave. C’est en même temps un témoignage de vie, une interpellation et une annonce de la miséricorde de Dieu. Parfois c’est simplement le jaillissement de notre amour et de notre reconnaissance pour Jésus. Nous voulons aussi montrer que la beauté peut transformer le monde.
Aquero fait-il partie de cette nouvelle vague d’artistes catholiques aux sonorités contemporaines comme Glorious?
Nous faisons partie d’une vague qui est en train de déferler mais qui n’est pas nouvelle; elle s’enracine dans un long cheminement. Certains, comme Glorious que nous connaissons bien, peuvent moissonner en chantant là où d’autres ont semé dans les larmes. Aquero continue de semer et espère aussi participer à la moisson. Quant à la sonorité du groupe elle ne cherche pas tant à être contemporaine qu’authentique.
Vous encouragez les auditeurs à faire connaître votre album pour évangéliser. Ce premier album me semble plutôt s’adresser à un public familier avec le message biblique
Quelle est au juste votre conception de l’évangélisation par la musique?
Nous pensons que l’évangélisation n’est pas qu’une question de message véhiculé par le texte. C’est davantage la vie, la vérité présente dans l’art qui vient toucher au-delà des concepts. Certaines personnes, sans adhérer au contenu des paroles, sont percutées par la densité, par la présence. Evangéliser par la musique, c’est peut-être ne pas chercher à évangéliser
Comment ce premier album est-il perçu dans le milieu catholique: novateur ou traditionnel?
Trop tôt pour le dire. Les quelques témoignages iraient dans le sens “novateur” car ne cherchant pas à tout prix à sonner comme ce que le monde appelle novateur et qui n’est souvent que de la poudre aux yeux, une nourriture sans grande consistance dans un emballage “new look”.
L’avenir idéal pour Aquero?
Etre entendu et avoir simplement la possibilité d’aller plus loin dans la qualité. Pouvoir vivre de notre art en tendant la main à ceux qui sont “prisonniers de l’ombre de la mort”. Avoir les moyens de diffuser également d’autres formes de musique montrant à quelle extraordinaire liberté nous sommes appelés par le Christ Jésus.