Dans son dernier livre, Chico Whitaker, cofondateur du Forum social mondial à Porto Alegre, et ancien secrétaire exécutif de la commission Justice et Paix de l’épiscopat brésilien, livre son diagnostic sur l’essoufflement de l’altermondialisme et ses projets pour “changer le monde”.
Où va l’altermondialisme ? Après avoir proclamé la nécessité d’un ordre planétaire qui ne soit pas dominé par l’intérêt financier, le mouvement est à la recherche d’un nouveau souffle. La crise traversée par la branche française de l’association Attac le confirme. La contestation des logiques néo-libérales n’étaient-elles qu’un feu de paille éphémère butant sur la force d’un capitalisme capable de digérer toutes ces contestations, même les plus radicales ?
Cofondateur du FSM qui prit naissance en 2001 à Porto Alegre au Brésil, Chico livre ici son diagnostic et son projet. L’altermondialisme n’a pas d’avenir s’il reste prisonnier des vieux réflexes politiques du 20ème siècle : avant-garde éclairant le peuple, rôle dirigeant du parti, programme unique de revendications et de directives à appliquer par tous. En utilisant ces vieilles recettes, les partisans d’une alternative à la mondialisation se condamnent à l’échec.
A l’inverse, Chico nous présente le nouveau mode d’emploi pour changer le monde par les forums sociaux mondiaux. Tout en renforçant l’espace où se rencontrent ceux qui, dans leur diversité, font déjà l’expérience de changer le monde, il repousse l’idée de transformer les forums en une nouvelle internationale. Loin d’un grand soir qui révolutionnerait la planète d’en haut, l’espérance de Chico repose sur la mise en réseau de tous ceux qui, dans leur pratique, privilégient l’humain par rapport au profit financier en combinant changement social et changement personnel.