Vous voulez depuis longtemps entreprendre un périple au bout du monde pour goûter aux charmes inimitables de l’Orient. Mais vous n’avez pas de temps et encore moins d’argent pour le faire… Visitez la cathédrale catholique de Londres !
On n’a pas toujours besoin d’entreprendre un périple aux confins du monde pour être saisi par les mystères de l’Orient. En plein coeur d’Albion s’est échoué un bout de Byzance il y a 100 ans. La cathédrale catholique de Londres vaudrait presque un pèlerinage au moins pour les amateurs d’art et d’histoire.
Sa construction a commencé en 1895 sur les décombres d’une vieille prison. La cathédrale est l’oeuvre maîtresse de John Francis Bentley, un célèbre architecte victorien. Bentley a commencé sa basilique par un voyage à la découverte des premières églises, voyage couronné par la visite de San Marco de Venise et une bénédiction pontificale à Rome. L’architecte s’est incontestablement inspiré de San Vital de Ravenne et de Sainte Sophie de Constantinople pour cette construction hors du commun.
La cathédrale est construite sur le modèle des églises primitives puis byzantines où la croix est intégrée dans un rectangle, héritier des immenses basilica romaines. Ce plan a de quoi déconcerter notre oeil habitué aux plans en croix de nos grandes cathédrales gothiques. L’extérieur tout d’abord est frappant par son habillement de briques rouges, sa coupole et tous ses arrondis ainsi que son immense campanile culminant au-dessus des buildings entourant Victoria Station.
L’intérieur frappe, quant à lui, par sa majesté et par son recueillement. Le visiteur est tout d’ abord déconcerté par l’immense voûte noire du narthex avant de comprendre que l’église n’est pas finie. Puis, peu à peu, en longeant les magnifiques chapelles latérales, couvertes de mosaïques lumineuses, il en vient à estimer le temps qu’il a fallu pour chacune d’elle et comprend qu’après plus de 100 ans, elle ne soit pas terminée.
Cette constatation nous permet de comprendre que nos cathédrales ont été construites sur plusieurs décennies et qu’un architecte pouvait espérer qu’au mieux son petit fils prie dans l’église finie.
Après avoir essayé de tout saisir, le regard est naturellement porté -par la succession de luminaires métalliques inspirés de ceux de la glorieuse Sainte Sophie décrite par Paul le Silentiaire– sur le cur, où les chanteurs se tiennent en hauteur par rapport à l’autel. Le cérémoniel est précis et sourcilleux, les officiants nombreux et l’assemblée toujours nombreuse.
La cathédrale abrite aussi un des centres d’accueil pour les SDF les plus actifs de la ville et elle est le cur de la communauté catholique d’Angleterre et du Pays de Galles. C’est un lieu toujours en mouvements et en perpétuelle construction dans tous les sens du terme.
En résumé, c’est le lieu à ne pas manquer lors de votre prochain périple londonien -pour voyager dans l’espace mais aussi dans le temps.