Françoise Le Corre, philosophe, rédactrice en chef adjointe de la revue études, a publié de nombreux articles pour les revues Etudes et Christus.
Membre du Conseil des Semaines sociales de France, elle a participé à l’équipe d’animation du MCC (Mouvement des cadres chrétiens) et à celle de l’Aumonerie de l’enseignement public.
Attentive aux lignes de force des grands courants qui traversent la société, Françoise Le Corre invite le lecteur à une méditation approfondie sur notre condition d’hommes et de chrétiens au coeur de notre modernité.
Ce sont dans des vies bousculées par l’illusion de la transparence et de la légèreté, par le rêve de l’équilibre et de la réalisation de soi, par l’accélération du temps et la tyrannie de l’immédiat que nous devons nous situer comme hommes et comme chrétiens.
L’individu, pour reconquérir sa place de sujet, doit réinvestir sa personne, son imaginaire, son corps. C’est s’il s’humanise, que le chrétien peut construire son identité. Et pour ancrer son rapport au monde et pour retrouver le sens de la présence et de l’attention, il lui faut dépasser le brouhaha médiatique et le prêt à penser qui aplatissent le réel. L’expérience de la beauté qui coupe le souffle, saisit, rompt la chaîne du temps, s’offre comme l’ouverture d’un horizon possible vers un au-delà de l’urgence et de la matérialité plate.
” Ce monde où tant de choses miroitent offre peu de prise : difficile de s’accrocher, difficile de s’appuyer ou de s’adosser.
L’autre ? Enigmatique, fuyant, gênant souvent. Dieu ? Oublié, ou vraiment trop mal invoqué, toutes religions confondues. Le temps ? Dur à vivre, énervant, réduit à un présent qui ne comble pas. La filiation, les maîtres ? Relégués ou en incapacité.
Les enfants ? Difficile à “gérer” avec la vie professionnelle.
Comment choisir ? que choisir ? A qui aller ? Nous portons aujourd’hui les traces multiples des arrachements sucessifs par lesquels l’individu moderne s’est soustrait aux emprises dont il ne voulait plus. Nous aimerions souvent retrouver quelques enchantement, une matrice, quelque chose qui nous porte. “