Peu connu du grand public, Louis Mercier fait partie, comme Francis Jammes, de ces nombreux poètes qui furent saisis par la beauté de la Liturgie et de l’Eucharistie en particulier. Laissons-nous donc porter par ses vers dédiés au “Sacrement suprême”.
L’église s’est ouverte aux fidèles. Voici
Pour la première fois assemblé sous sa voûte
Le peuple dont elle a désormais le souci :
Et la nouvelle église a ressenti soudain
Un trouble maternel, remuer ses entrailles
Au contact inconnu de ces êtres humains.
La chaleur de leur sang réjouit ses murailles :
Ils sont là dans leur chair fragile, avec le coeur
Où de trop vains désirs hérissent leurs broussailles.
Avec leur âme obscure, avec leurs sens pécheurs;
Mais ils portent au front le signe du baptême
Mais plus d’un garde encore aux lèvres la lueur
Ineffable qu’y mit le Sacrement suprême.
Ah, si pauvres qu’ils soient de vertus et d’efforts
De quel amour profond et pathétique elle aime
Tous ces pauvres vivants qui deviendront des morts.