La cathédrale de Paris, construite au XII siècle, n’a cessé de connaître les grandes heures de la capitale. Retour sur son histoire, de ses débus à nos jours.
«Notre-Dame de Paris n’est pas seulement un édifice, c’est une personne» disait Claudel. Et pour cause, le monument concentre en ses pierres l’histoire de Paris et de la France.
Les Parisiens n’ont d’ailleurs pas attendu Notre-Dame de Paris pour prier en son lieu, puisque l’emplacement est une place de prière depuis vingt siècles. Avant la cathédrale, le site a vu s’ériger un temple gallo-romain, puis une basilique chrétienne, et une église romane.
Mais au XIIème siècle, l’évêque Maurice de Sully souhaite donner à la capitale une cathédrale digne d’elle. C’est ainsi que le 24 mars 1163, le pape Alexandre III pose la première pierre, en mélangeant de l’eau bénite au mortier. La construction s’engage sous la direction de Jean de Chelles et Pierre de Montreuil. Dès lors, l’édifice mobilise les ressources épiscopales et les offrandes royales, mais surtout la participation impressionante des corporations : forgerons, tailleurs de pierres, charpentiers, sculpteurs, et autres verriers placent tous leurs efforts dans la construction du monument. Les plans originaux sont complètement réalisés vers 1345. Elle devient alors, dès ses premières heures, le témoin des jours joyeux et tristes de la capitale et du pays.
Cérémonies hautes en couleurs
Notre-Dame accueille rapidement des grandes cérémonies et devient le théâtre d’évènements politiques et religieux. En 1239, Saint-Louis y dépose la couronne d’épines, alors qu’en 1309, Philippe Le Bel y ouvre solenellement les premiers Etats généraux du royaume. En 1430, Henri VI, jeune roi d’Angleterre, s’y fait couronner, et en 1455 s’ouvre le procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc. Egalement, en 1687, la cathédrale célèbre l’oraison funèbre du Prince de Condé, prononcée par Bossuet.
Notre-Dame de Paris est illuminée pour la première fois en 1781, pour la fête de la naissance du Dauphin. Arrive alors la Révolution Française : le lieu, sauvé du pillage par Chaumette, est dédié au culte de la Raison et de l’Etre suprême. Ses voûtes servent de réserves pour les fourrages et les vivres. Epargnée, la cathédrale accueille la cérémonie solennelle du Concordat le 18 avril 1802. Deux ans plus tard, le 2 décembre 1804, le Pape Pie VII y célèbre le fameux sacre de l’Empereur, retranscrit par le tableau de David.
Nouvel âge de la cathédrale
Face à l’usure de l’édifice, la Monarchie de juillet prescrit sa restauration générale, en 1841. Viollet Le Duc, mène alors les travaux, entre autres l’édification de la flèche et de la sacristie. Le monument suit alors son histoire, de Te Deum en actions de grâces. Il échappe à la destruction sous la Commune et entre dans le XX siècle.
A la Libération, la cathédrale voit des combats acharnés sur son parvis, avant de célébrer le Te Deum majestueux du 26 août 1944. L’histoire de France se poursuit, avec Notre-Dame : messe à la mémoire de Charles De Gaulle le 12 novembre 1970, puis de Georges Pompidou, le 6 avril 1974. Et l’Eglise y accueille aussi ses grandes figures : en 1980, le magnificat précède une messe solennelle de Jean-Paul II sur le parvis. sans oublier l’afflux des Journées mondiales de la Jeunesse en 1997.
Outre ces évènements symboliques et ponctuels, Notre-Dame accueille chaque jour pélerins et chrétiens de tous pays. Et ses débuts ont engagé l’âge des grandes cathédrales gothiques françaises : Strasbourg, Bourges, Chartres, Amiens, Beauvais, Rouen et Reims.