En 1943, tous les Allemands ne sont pas des inconditionnels d’Hitler. Dès le début de la guerre, les milieux chrétiens, outrés du sort qui était fait aux handicapés mentaux notamment, ont essayé d’alerter l’opinion nationale et internationale. Le film de Marc Rothemund retrace l’histoire d’un groupe de jeunes étudiants chrétiens résistants.
Peu de temps après la chute du mur de Berlin, l’Allemagne réunifiée a pu récupérer, au début des années 90, une partie de ses archives qui étaient restées à l’Est. C’est à ce moment que l’histoire de Sophie Scholl, de son frère et des membres du réseau de la Rose blanche, a pu être connue et authentifiée.
En 1943, tous les Allemands ne sont pas des inconditionnels d’Hitler. Dès le début de la guerre, les milieux chrétiens, outrés du sort qui était fait aux handicapés mentaux notamment, ont essayé d’alerter l’opinion nationale et internationale. Puis, au fur et à mesure que des jeunes revenaient du front russe, où ils avaient été témoins de tant de morts inutiles, ils s’engageaient discrètement dans des réseaux dénonçant l’absurdité du régime nazi.
Sophie Scholl, les derniers jours est bien évidemment une version romancée des derniers moments de cette jeune résistante. Le film du réalisateur Marc Rothemund insiste parfois un peu trop, dans la forme, pour distinguer le Bien du Mal. Ainsi l’actrice qui interprète remarquablement Sophie Scholl (ce qui lui a valu le prix de la meilleur actrice à Berlin) est toujours accompagnée d’un halo lumineux alors que le policier chargé de son interrogatoire est plongé dans les ténèbres. Mais le film s’appuie sur des documents d’archives, procès-verbal d’instruction, lettres et journal intime de Sophie Scholl. On ne peut rester insensible à la détermination de cette jeune femme de 21 ans qui, après avoir tenté un moment de se disculper, fait face à ses juges, avec un calme et une détermination étonnants. Elle se dit fière de ses actes, prête à recommencer.
Pourtant, il n’y a pas d’inconscience dans sa démarche. Dans les moments d’isolement où elle retourne dans sa cellule, elle pleure, crie, doute. Bien que très éloignée de tout fanatisme religieux, on la voie plusieurs fois prier, une prière humble d’une femme qui a confiance en Dieu, dans une autre justice et qui jusqu’au bout se tient droite.
La prière lui vient tout naturellement, de même que son regard est attiré par un coin de ciel bleu aperçu entre les barreaux. Sophie Scholl, les derniers jours est un film qui témoigne pour ceux qui ont résisté pacifiquement, et au prix de leur propre vie, contre la barbarie et la folie des hommes. Il porte en lui toute l’espérance d’un monde meilleur, espérance toujours d’actualité.
Source : Diocèse de Lyon