Avec la sortie de son premier album “Tout peut s’éclairer”, le groupe Spear Hit renoue avec les racines mystiques du reggae, en version française.
Spear Hit ? Vous avez peut-être lu ce nom un certain nombre de fois, à propos du festival de Chartres, d’Holy Wins ou autres Amen’ toi. A priori des chrétiens, mais rien d’autre. Pourtant, vous feriez bien de retenir le nom, car vous n’avez pas fini d’en entendre parler. Et pas parce qu’ils sont chrétiens, mais bien à cause de la qualité de leur musique.
Parce qu’un groupe qui fait parler de lui dans des Holy Wins et autres Amen’toi, on se dit « c’est bon, les cathos se mettent au marketing », on imagine déjà les bons petits cathos qui se la jouent reggae, ça va sonner faux et on va encore passer pour des débiles. Et puis sérieux, du reggae chrétien, ça fait pas rêver. Et puis Et puis en fait on est à coté de la plaque parce que Spear Hit ce n’est pas ça.
Spear Hit, à la base, c’est des zicos (entendez des musiciens) qui ont envie de faire parler leurs tripes et qui le font bien. Plutôt une communauté qu’un groupe d’ailleurs, tellement il est clair que , plus qu’une ambition, c’est l’amour de la musique qui les unit. Hors de scène, pas de doute, c’est la panique (essayez de faire une séance photo pour voir !), ça part dans tous les sens. D’ailleurs, de prime abord, on se demande ce qu’un fan de Led Zep’ vient faire dans un groupe de reggae. Mais dès qu’on les met sur scène tout s’éclaire : basse et percus (Willow, Yellowman, Yvan et William) entrent en symbiose pour faire battre un cur puissant que vient animer un chur de rêve (Yellowman, Vio, William, Yvan et Fonf). Donnez lui une voix (Manu, Willow, Vio et Fratcha) et des tripes (Fonf à la guitare lead, aux solos intenses), mixez subtilement le tout (Damien), et vous obtenez une musique dense, ardente et humaine, au services de textes profonds. Pas un bijou, non, les bijoux c’est froid, pas humain. Non, mais plutôt comme une étincelle divine.
Alors si je vous dis qu’ils ont sorti leur premier album, en vente à peu près partout, il ne vous reste plus qu’à vous précipiter. Tout peut s’éclairer -c’est son nom- varie les styles, nous emmenant en ballade sur People, frôlant le rock le temps d’un Have you heard tout en tension, ou creusant son bon reggae sur un Holy system. Mais toujours on retrouve cette intensité d’une musique qui sort des tripes.
Une chose est sûre, c’est qu’il y a des cathos qui vont se convertir au reggae.