Le dernier dimanche de l’Année liturgique, vers la fin du mois de novembre, nous célébrons le Christ roi. Nous vous proposons quelques repères sur le sens de cette solennité.
Le Christ Roi ?
Un parcours à travers la Passion et la Résurrection de Jésus met en lumière sa seigneurie, ou sa royauté. La liturgie accompagne cet acte de foi en Jésus Seigneur par une fête, celle du Christ Roi. La place de cette fête, à la fin de l’année liturgique, rappelle que le témoignage ultime de Jésus est bien cette royauté née de la Croix, paradoxale, difficilement compréhensible, mais incontestable.
En 1925, le pape Pie XI, par l’encyclique Quas primas, instituait la fête du Christ Roi. Par là, il voulait rappeler la souveraine autorité du Christ sur les hommes et les institutions. Dans un premier temps, cette solennité était célébrée le dernier dimanche d’octobre ; à présent, elle l’est au 34e dimanche du temps ordinaire, le dernier dimanche de l’année liturgique.
Selon les années, le passage d’évangile proclamé à cette messe est emprunté à Matthieu (Mt 25), Jean (Jn 18) ou Luc (Lc 23). Dans le premier cas, il s’agit du Jugement dernier et, dans les deux autres, de la Passion du Christ.
Cette fête du Christ Roi n’est pas sans analogie avec une autre fête liturgique : le dimanche des Rameaux. En effet, lorsqu’il entre à Jérusalem, Jésus est acclamé comme « Fils de David ». Il est alors accompagné des Hosannah de la foule. La lecture de la Passion, comportant les dialogues avec Pilate et avec les autorités religieuses du temps, montrera que la royauté de Jésus est au centre des débats.
Elle l’a été tout au long de la vie de Jésus : la puissance des signes accomplis par lui – notamment la multiplication des pains – portait les foules à en faire un roi de providence… Jésus ne s’y est pas trompé et ce verset de l’évangile de Jean est instructif : « En vérité, en vérité, je vous le dis : vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et avez été rassasiés. » (Jn 6, 26.)
Jean pointe le grand enjeu de la vie du Christ : tout au long de son parcours et de sa prédication, il donne des signes de la royauté qu’il entend exercer. Mais, le plus souvent, ces signes ne sont pas perçus. Là où il atteste une royauté d’amour et de service, on voudrait le voir exercer une royauté de toute-puissance.
L’alternative demeure la même : voulons-nous un Christ Roi à notre image ou acceptons-nous le modèle que le Christ lui-même propose. La Passion a définitivement tranché : le Christ exerce la plénitude de sa souveraineté quand il donne sa vie. Du dimanche des Rameaux à celui du Christ Roi, le message est le même.