A quelques jours de Noël, laissons-nous inviter à reconnaître la miséricorde de Dieu et à préparer nos coeurs pour accueillir le don merveilleux que le Seigneur nous fait en nous envoyant son Fils pour le salut du monde.
Saint Paul nous rappelle que Dieu est « riche en miséricorde » (Ephésiens 2, 4), nous montrant que la première qualité de Dieu c’est son amour, sa tendresse et sa miséricorde pour chacun d’entre nous.
A quelques jours de Noël, cela nous invite à reconnaître la miséricorde de Dieu et à préparer nos cœurs pour accueillir le don merveilleux qu’il nous fait en nous envoyant son Fils pour le salut du monde.
A Bethléem, Jésus a été déposé dans une mangeoire. Aujourd’hui, nous sommes le lieu où Dieu veut faire sa demeure, où il veut prendre chair, car notre chair est aimable pour Dieu et il veut la parfaire et la purifier. C’est donc un appel à faire de nos cœurs une demeure digne de Dieu. Nous ne pouvons pas le réaliser tout seul. Ce serait une prétention équivalente à celle d’Adam, qui, en mangeant de l’arbre au milieu du jardin, pensait être comme Dieu ou encore dans la lignée de Nietzsche, qui estimait qu’il était à lui-même sa propre origine et de ce fait son propre salut.
Il nous faut avant tout accueillir la grâce de Dieu. Si nous acceptions la grâce de Dieu, grâce du Baptême, grâce qui nous sanctifie, nous serions dans la joie de cet amour qui couvre toutes nos faiblesses du manteau de la tendresse et de la miséricorde, et nous accepterions modestement, humblement, de collaborer à notre conversion, avec la grâce de Dieu. Cela suppose une démarche d’humilité, mais non pas d’humiliation. Il s’agit non pas d’une humilité qui serait la recherche d’un simple abaissement, mais de l’humilité de celui qui se met entre les mains de Dieu, de l’humilité de celui qui sait que sa force et sa confiance ne peuvent être qu’en Dieu. C’est l’humilité filiale qui fait vivre en relation intime avec le Père et qui nous rapproche sans cesse du Père, car nous savons que, sans Lui, nous ne sommes rien. C’est l’humilité qui nous maintient en relation avec la source vive de l’amour, car celui qui est humble attire à Lui le regard de tendresse de notre Dieu. « Revêtons donc nos cœurs d’humilité » (cf. Colossiens 3, 12). C’est dans cette perspective que saint Paul écrit aux Corinthiens : « Nous vous en supplions au nom du Christ: laissez-vous réconcilier avec Dieu » ( 2 Co 5, 20).
Au moment où nous nous apprêtons à célébrer le mystère de l’incarnation où Dieu se manifeste dans notre chair, acceptons de répondre à l’invitation de l’Apôtre. Se laisser réconcilier, c’est reconnaître son péché, non pas pour s’en accabler ni pour s’en lamenter, mais pour accepter sa fragilité et ce que l’on a fait, ce péché qui nous colle à la peau. Le péché reconnu et avoué est le lieu de la manifestation de l’amour de Dieu.
N’est-ce pas d’ailleurs en raison du péché des Corinthiens que nous avons, la première fois, connaissance du mystère de l’Eucharistie ? En effet, Paul dénonce le péché des Corinthiens, qui bafouent le repas du Seigneur par leurs attitudes (cf. 1 Co 11). Et il en profite pour rappeler le geste d’amour du Seigneur, qui s’est livré pour nous, par amour, pour que tout péché soit pardonné et que tout homme soit purifié. C’est aussi dans cette même perspective que, à Pâques, l’Eglise chante avec joie : « Bienheureuse faute de l’homme qui valut au monde un Sauveur ». Si nous comprenions en profondeur ce mystère d’amour, nous nous précipiterions plus souvent auprès de Seigneur pour implorer son pardon dans le sacrement de la Réconciliation.
Pour nous encourager en ce sens, laissons aussi résonner en nous les paroles de saint Jean : « Si notre cœur venait à nous condamner, Dieu est plus grand que notre cœur » ( 1 Jn 3, 20). Alors, ne nous condamnons pas par avance, venons à la rencontre de Dieu.