Noël est une fête de lumière, de paix, de joie partagée. Les anges l’ont chanté au-dessus du berceau de cet enfant. L’Epiphanie n’est qu’une étoile dans la nuit des païens qui viennent de loin, dans l’attente d’une nouvelle lumière sur le monde.
La fête de l’Epiphanie est d’origine orientale. Nous la trouvons à Constantinople au IVème siècle en tant que différente de la fête de la Nativité, telle que nous la connaissons aujourd’hui. Elle existait aussi à Jérusalem à la même époque.
C’était la fête du Verbe éternel se révélant, revêtu de la chair, à toute l’humanité. Elle commémorait à la fois l’adoration des Mages, le baptême de Jésus et la conversion de l’eau en vin aux noces de Cana.
L’Epiphanie ne fut célébrée dans tout l’Occident qu’après le IVème siècle. Comme les Eglises orientales, l’Eglise romaine célébrait cette fête le 6 janvier. La fixation de la date du 6 janvier a des origines obscures. Ce sont peut-être les Montanistes qui l’ont fixée ainsi et propagée en raison de leur tendance au symbolisme mystique.
En Occident, l’on voulut opposerla naissance temporelle de Bethléem à l’épiphanie du baptême, qui était mise en valeur par l’hérésie gnostique. Dans ce milieu très positif de la culture romaine, la fête historique de la Nativité acquit une telle popularité qu’elle est l’idée dominante de toute la liturgie de cette période.
La solennité du 6 janvier fut avancée de deux semaines, en faveur exclusivement de Noël. L’antique théophanie demeura à sa place quoique appauvrie dans sa conception mystique, puisque la crèche de Bethléem, comme par attraction donna un plus grande éclat à l’adoration des mages au dépens de la signification originaire du baptême dans le Jourdain.
Vatican II rétabliera cette célébration en instituant la fête du Baptême de Jésus. Pendant les premiers siècles, Rome suivit la tradition primitive orientale, administrant le baptême solennel au jour de la Théophanie. D’ailleurs les Grecs l’intitulaient “la solennité des saintes lumières, en tant que le baptême est l’illumination surnaturelle de l’âme.
La liturgie des Eglises d’Orient est celle de saint Jean Chrysostome.
Les mages étaient en Perse, une caste sacrée et très influente. L’évangile ne mentionne pas ni le nom ni le nombre de ceux qui vinrent adorer Jésus. L’idée de trois rois appartient au domaine de la légende, qui s’appuie sur les trois catégories des présents offerts à l’enfant. Au Moyen Age, ils représentaient les trois âges de la vie : la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse, comme on le voit dans l’iconographie de la cathédrale de Paris.
Les diverses explications astronomiques qui ont été proposées pour expliquer l’étoile, n’ont rien de scientifiques. Quels que soient les faits historiques exacts, que l’évangile ne juge pas utiles à préciser, le sens spirituel de cet épisode n’est pas douteux. L’adoration de Jésus par les Mages symbolise en la vocation du monde païen et la réponse divine aux aspirations de tant d’âmes qui ne savent pas nommer celui qu’elles cherchent. Mais elles ne cherchent pas en vain.