Soyez dans la joie, je vous le redis : soyez dans la joie, le Seigneur est proche ! ». Une prédication pour les vêpres du troisième dimanche d’Avent
Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? 1/4
Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? 2/4
Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? 4/4
Ainsi la liturgie nous a-t-elle proposé de commencer notre célébration de l’Eucharistie, ce matin.
Joie, parce que le Seigneur accomplit ce que sa Parole promet ; ce que le beau texte d’Isaïe que nous venons de lire annonçait est devenu réalité : le Seigneur visite son peuple en lui portant la paix et la délivrance.
Après être allés rencontrer Jésus, les envoyés de Jean le Baptiseur ont pu lui faire leur compte-rendu :
“Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres” (Lc 7, 22)
Cette joie messianique est promise à tous ceux qui attendent le Seigneur. « Il est déjà venu » nous rappelle la préface de l’Avent, mais elle ajoute aussitôt : « Il viendra de nouveau », nous invitant à ne pas nous satisfaire de cette seule venue. Comme Jean a préparé la venue du Messie, Jésus, notre Sauveur a inauguré son Règne. Mais aux vociférations du prophète fait place la joie. Joie de l’ange, joie de Marie, joie d’Élisabeth, joie de Jean, dans le ventre d’Elisabeth, joie de Zacharie ; plus tard, joie des bergers ; bien après, joie de la Résurrection, joie de la Pentecôte ; et enfin pour nous aujourd’hui, joie de la conversion ; et enfin, joie teintée d’appréhension du retour dans la gloire de notre Sauveur !
En nous laissant sous la conduire du Saint-Esprit, Jésus nous invite à la vigilance, à guetter le jour de son retour. Tels les moines qui, lors de l’office de Vigiles supplient le Seigneur de hâter son retour. Tout comme on attendait le jour du Seigneur, tel un jour de ténèbres et de douleur, (voir le livre d’Amos, par exemple), le mystère de l’incarnation ajoute une note de joie et d’espérance en la venue d’un juge dont la justice est couverte par la Miséricorde. À vrai dire cette vengeance, cette colère dont parle le texte que nous avons lu, ne s’expriment-elles pas de façon éclatante quand Jésus, prenant chair de notre chair, se fait péché et malédiction pour que nous soyons sauvés ? Il vient nous purifier de toute lèpre, de toute surdité, de tout aveuglement, de toute paralysie qui nous empêche de l’aimer, de nous aimer nous-mêmes, d’aimer notre prochain, afin que nous ne soyons pas condamnés.
Désormais il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, dit Paul aux Romains (Rm.8, 1).
Oui, Jésus est bien celui qui doit venir, mais comme les pensées de Dieu et ses chemins sont bien au-delà des nôtres (Is 55, 9), il nous faut nous faire pauvres et humbles, anawim, pauvres d’Adonaï pour ne pas passer à côté de lui sans le voir. L’Évangile nous montre tant de décalages entre ce que le Premier Testament semblait annoncer et la vie des Jésus et des premiers chrétiens. Attendons-nous aussi à être sans cesse dérangés, percutés dans ce que nous croyons comprendre de Jésus. Jean-Baptiste, lui-même s’est posé la question
Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?
Reviens, Seigneur, ne tarde plus, ton Église t’attend dans la nuit. Avec ton Esprit qui vit en nos coeurs, jamais plus nous n’aurons peur de toi ; seulement de ne pas t’aimer assez. Fortifie nos genoux et nos mains, et nos curs défaillants ; prends chair dans l’intime de notre propre chair, pour qu’au jour où tu viendras, nous te soyons tellement ressemblants, que seule la joie, la paix et l’amour subsistent.
Amen.
Pingback: Jeunes Cathos » Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? 2/4