Les anges, on a tout entendu à leur sujet ! Faut-il y croire ? Les prier ? Que dit l’Église de ces créatures à la fois mystérieuses et toutes proches ? Elle fête les saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël le 29 septembre et les saints anges gardiens le 2 octobre.
Voir aussi :
Qui sont les anges ?
Fête des archanges Michel, Gabriel, Raphaël
Les Anges gardiens : « Pour qu’ils vous gardent en toutes vos voies »
Le Symbole des apôtres professe que Dieu est “le Créateur du ciel et de la terre”, et le Symbole de Nicée-Constantinople explicite : “… de l’univers visible et invisible”. Dans l’Écriture Sainte, l’expression “ciel et terre” signifie : tout ce qui existe, la création toute entière. Elle indique aussi le lien, à l’intérieur de la création, qui à la fois unit et distingue ciel et terre : “La terre”, c’est le monde des hommes (cf. Ps 115, 16) “Le ciel” ou “les cieux” peut désigner le firmament (cf. Ps 19, 2), mais aussi le “lieu” propre de Dieu : “Notre Père aux cieux” (Mt 5, 16 ; cf. Ps 115, 16) et, par conséquent, aussi le “ciel” qui est la gloire eschatologique. Enfin, le mot “ciel” indique le “lieu” des créatures spirituelles – les anges – qui entourent Dieu.
La profession de foi du quatrième Concile du Latran affirme que Dieu “a tout ensemble, dès le commencement du temps, créé de rien l’une et l’autre créature, la spirituelle et la corporelle, c’est-à-dire les anges et le monde terrestre ; puis la créature humaine qui tient des deux, composée qu’elle est d’esprit et de corps” (DS 800 ; cf. DS 3002 et SPF 8).
L’existence des anges – une vérité de foi
L’existence des êtres spirituels, non corporels, que ’Écriture Sainte nomme habituellement anges, est une vérité de foi. Le témoignage de l’Écriture est aussi net que l’unanimité de la Tradition.
Qui sont-ils ?
Saint Augustin dit à leur sujet : “‘Ange’ désigne la fonction, non pas la nature. Tu demandes comment s’appelle cette nature ? – Esprit. Tu demandes la fonction ? -Ange. D’après ce qu’il est, c’est un esprit, d’après ce qu’il fait, c’est un ange.” (Psaumeal. 103, 1, 15).
De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce qu’ils contemplent “constamment la face de mon Père qui est aux cieux” (Mt 18, 10), ils sont “les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole” (Psaume 103, 20). En tant que créatures purement spirituelles, ils ont intelligence et volonté : ils sont des créatures personnelles (cf. Pie XII : DS 3801) et immortelles (cf. Lc 20, 36). Ils dépassent en perfection toutes les créatures visibles. L’éclat de leur gloire en témoigne (cf. Dn 10, 9-12).
Le Christ “avec tous ses anges”
Le Christ est le centre du monde angélique. Ce sont ses anges à Lui : “Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges …” (Mt 25, 31). Ils sont à Lui parce que créés par et pour lui : “Car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles : trônes, seigneuries, principautés, puissances ; tout a été créé par lui et pour lui” (Col 1, 16). Ils sont là, dès la création (cf. Jb 38, 7, où les anges sont appelés “fils de Dieu”) et tout au long de l’histoire du salut, annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation : ils ferment le paradis terrestre (cf. Gn 3, 24), protègent Lot (cf. Gn 19), sauvent Agar et son enfant (cf. Gn 21, 17), arrêtent la main d’Abraham (cf. Gn 22, 11), la loi est communiquée par leur ministère (cf. Ac 7, 53), ils conduisent le Peuple de Dieu (cf. Ex 23, 20-23), ils annoncent naissances (cf. Jg 13) et vocations (cf. Jg 6, 11-24 ; Is 6, 6), ils assistent les prophètes (cf. 1 R 19, 5), pour ne citer que quelques exemples. Enfin, c’est l’ange Gabriel qui annonce la naissance du Précurseur et celle de Jésus lui-même (cf. Lc 1, 11. 26).
De l’Incarnation à l’Ascension, la vie du Verbe incarné est entourée de l’adoration et du service des anges. Lorsque Dieu “introduit le Premier-né dans le monde, il dit : ‘Que tous les anges de Dieu l’adorent’” (He 1, 6). Leur chant de louange à la naissance du Christ n’a cessé de résonner dans la louange de l’Église : “Gloire à Dieu …” (Lc 2, 14). Ils protègent l’enfance de Jésus (cf. Mt 1, 20 ; 2, 13. 19), servent Jésus au désert (cf. Mc 1, 12 ; Mt 4, 11), le réconfortent dans l’agonie (cf. Lc 22, 43), alors qu’il aurait pu être sauvé par eux de la main des ennemis (cf. Mt 26, 53) comme jadis Israël (cf. 2 M 10, 29-30 ; 11, 8). Ce sont encore les anges qui “évangélisent” (Lc 2, 10) en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Incarnation (cf. Lc 2, 8-14), et de la Résurrection (cf. Mc 16, 5-7) du Christ. Ils seront là au retour du Christ qu’ils annoncent (cf. Ac 1, 10-11), au service de son jugement (cf. Mt 13, 41 ; 24, 31 ; Lc 12, 8-9).
Les anges dans la vie de l’Église
D’ici là, toute la vie de l’Église bénéficie de l’aide mystérieuse et puissante des anges (cf. Ac 5, 18-20 ; 8, 26-29 ; 10, 3-8 ; 12, 6-11 ; 27, 23-25). Dans sa liturgie, l’Église se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint ; elle invoque leur assistance (ainsi dans In Paradisum deducant te angeli… de la Liturgie des défunts [OEx 50], ou encore dans l’” Hymne chérubinique” de la Liturgie byzantine [(Liturgie de S. Jean Chrysostome]), elle fête plus particulièrement la mémoire de certains anges (S. Michel, S. Gabriel, S. Raphaël, les anges gardiens).
Du début (de l’existence) (cf. Mt 18, 10) au trépas (cf. Lc 16, 22), la vie humaine est entourée de leur garde (cf. Ps 34, 8 ; 91, 10-13) et de leur intercession (cf. Jb 33, 23-24 ; Za 1, 12 ; Tb 12, 12). “Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie” (S. Basile, Eun. 3, 1 : PG 29, 656B). Dès ici-bas, la vie chrétienne participe, dans la foi, à la société bienheureuse des anges et des hommes, unis en Dieu.