« Je voudrais vous citer un extrait de la lettre de Jean-Paul II lors des premières journées mondiales de la jeunesses « que dois-je faire pour avoir la vie éternelle
» et vous dire que l’Eglise a véritablement un rôle et une fonction de guide, offrant des espaces qui permettent à chacun d’être homme et femme.
Saint Marc avec le récit de la multiplication des pains nous raconte que Jésus était bouleversé à la vue de la foule. On va porter sur les hommes, les femmes et les jeunes une attention qui bouleverse. C’est cette relation à l’autre qui fait qu’un lien fraternel s’établit. Dans tout cela, il faut faire attention à la proximité de Dieu
»
« Que fait Jésus en face d’une foule qui ne sait pas quelle est sa destination : il va la faire passer d’un état de foule à un état organisé. C’est le rôle de l’Eglise et de Jésus : nous faire sortir de ce flou pour nous conduire dans la liberté à l’ordre et la Vérité. Nous remarquons que dès le début de l’action de Dieu : de l’ordre sur la terre s’établit alors qu’il y avait du bazard.
Jésus demande à ses disciples d’organiser cette foule. Etre disciple, c’est donc recevoir de Jésus ce pain q’il donne pour le distribuer et en faire bénéficier tout le monde.
Notre rôle est d’installer et organiser notre humanité !
“Notre seul guide est Jésus. Il est notre modèle, le plus libre des hommes et le plus fidèle”, disait l’Evêque de Vienne
L’Eglise est composée de personnes qui s’assemblent pour répondre à une convocation. On fait Eglise en répondant à quelqu’un. Ce qui nous fait exister, c’est le fait de répondre à l’appel de Dieu. Il est difficile de définir l’Eglise. Ce serait risquer de l’enfermer dans cette définition alors qu’elle est bien vivante. Son rôle est de donner un visage à l’Evangile. Mais nous pouvons retenir 3 images de l’Eglise :
Le peuple de Dieu : c’est une Eglise universelle qui refuse d’être une secte
Le corps du Christ : il n’y a pas de corps sans tête ni de tête sans corps. Ce qui va faire la richesse de l’Eglise c’est la diversité de ses membres.
Le temple de l’Esprit : tout ce qui arrive dans l’Eglise est le fruit de l’Esprit Saint, son action se mêlant à celle de l’homme.
«L’Importance du Concile Vatican II »
L’Eglise est l’affaire de tous. Nous sommes tous coresponsables : le clergé et les laïques.
La première responsabilité des chrétiens est de vivre chaque jour l’évangile à la lumière des réalités locales. L’Eglise ne peut pas se désintéresser de ce qui fait la vie et le quotidien de chacun.
« L’Eglise est l’affaire de tous » signifie que :
Nous devons prendre des initiatives pour réaliser le projet de Dieu, démarche toute particulière de l’Eglise d’Agen
Nous devons prendre notre place dans l’Eglise. Je suis moi-même admiratif de toutes les actions de solidarités qui sont prises en Lot et Garonne par les baptisés.
Etre Chrétien c’est tenir sa place dans les instances que met en place l’Eglise pour organiser la mission de l’Eglise
Se former (avec des propositions du type Ecole de la foi ou autres
)
Accepter des charges, des missions pour servir le projet de Dieu sur les hommes (laïcs en pastorale ou plus particulièrement le ministère ordonné)
Fraternité Chrétienne et vie dans l’Eglise :
On n’a pas toujours droit à la parole et celle de l’Eglise est souvent disqualifiée, a priori ! C’est ce qui constitue une des difficultés de mon ministère épiscopal. Il faut aussi avoir de la patience pour faire retentir la parole avec respect, patience, humilité et bienveillance.
Pour les chrétiens, il faut
avoir conscience de sa dignité,
qu’on puisse compter sur leur parole
prendre du temps pour Dieu
La Faiblesse de notre société actuelle réside dans le mensonge. La parole a de moins en moins de valeur.
L’Eglise est souvent prise pour une institution (le Pape et les Evêques ) avant même d’être considérée comme la communion des frères.
Aujourd’hui plus que jamais, il ne faut pas hésiter à faire des propositions. Le rôle de l’Eglise et de proposer aux jeunes de faire l’expérience de la vie chrétienne. De nombreux jeunes remercient tout particulièrement leurs parents lors de la confirmation. Grâce au baptême qu’ils ont demandé pour eux, ils ont pu vivre une expérience de foi et la rencontre avec le Christ !
Et les jeunes où sont-ils, on ne les voit pas ?
C’est une question qu’on me pose souvent lors de visites pastorales. A cela je leur réponds que l’échelon de la paroisse est souvent trop étroit. Il faut donc créer des lieux dans le cadre du diocèse mais aussi dans le cadre du doyenné.
On ne peut pas être chrétien tout seul. Il faut donc trouver une proximité avec eux et s’entendre sur une définition de cette proximité. Il y a un équilibre nécessaire entre une vie de proximité et une vie diocésaine.
L’Eglise est une communion de communauté, mais qu’est-ce qu’une communauté ? La paroisse, le doyenné, les mouvements ; les aumôneries de jeunes ? L’Eglise n’est pas que la communauté paroissiale. Elle ne sera crédible que si elle permet la rencontre des groupes.
Dans les perspectives diocésaines de l’Eglise du Lot et Garonne, les temps de communion ont une place toute particulière. J’ai été particulièrement ému par le dernier enfant qui montait dans le bus pour quitter le jubilé des enfants de l’an 2000 qui me disait ceci : « Monsieur, c’est quand le prochain Jubilé »