Ivan Merz, apôtre de la jeunesse et de la Croatie vient d’être béatifié par le pape Jean-Paul II dimanche dernier. Découvrons cet homme de foi, d’une très grande culture, et cette âme simple confiante en la Providence
Ivan Merz est né le 16 décembre 1896 à Banja Luka en Bosnie, dans une famille dont l’appartenance à la religion catholique était de pure tradition et toute extérieure. Il fut élevé dans un milieu libéral. Après avoir terminé ses études secondaires en 1914, il passe trois mois à l’Académie militaire de Vienne. puis commence des études de droit et de philosophie à l’université de Vienne. La Première Guerre mondiale a déjà éclaté. Il est mobilisé et envoyé au front où il connaît toutes les horreurs de la guerre. Celle-ci terminée, il poursuit des études de lettres à Vienne (1919-1920) puis à Paris (1920-1922), à la Sorbonne et à l’Institut catholique, en tant que boursier du Comité catholique des amitiés françaises à l’étranger. De Paris il écrit à sa mère: “La foi catholique est ma vocation dans la vie.”
En 1922, il rentre en Croatie ou il devient, à Zagreb, professeur de langue et de littérature françaises au gymnase classique archiépiscopal, établissement secondaire pour la formation des futurs prêtres. Il obtient le doctorat à l’université de Zagreb, avec une thèse écrite en français et intitulée: L’influence de la liturgie sur les écrivains français, de Chateaubriand à nos jours.
Après les épreuves de la guerre, sa réflexion personnelle, ses études, ses contacts avec des intellectuels et avec des convertis français ainsi que l’expérience de Lourdes, conduisent Ivan Merz à être convaincu de la vérité de la foi chrétienne. Il se donne complètement au Christ en faisant, comme laïc, à l’âge de vingt-sept ans, le voeu de chasteté perpétuelle. Il consacre tout son temps libre à l’éducation de la jeunesse croate, dans l’organisation catholique des Aigles, à laquelle il donne la devise “Sacrifice – Eucharistie – Apostolat”. Il a emprunté cette devise à la Croisade eucharistique française, aujourd’hui Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ), organisation catholique française qu’il admirait et qu’il s’efforçait d’implanter en Croatie.
Sa pensée est caractérisée par l’amour et par la fidélité à l’Eglise, à Rome et au Pape. Bien qu’il soit jeune et laic, il est considéré comme un pilier de l’Eglise en Croatie. Avec son travail apostolique et son activité très étendue dans la presse catholique, il laisse un héritage spirituel précieux, devenu source d’inspiration pour les générations qui l’ont suivi.
Ivan Merz est mort, le 10 mai 1928 à Zagreb, dans sa trente-deuxième année.
La Croix du 23 mai 1928: “Comme professeur de langue française au Petit séminaire de Zagreb, il répandait parmi ses élèves, prêtres de demain, l’amour de la France et sa culture catholique… Cette mort prématurée a brisé de grands espoirs, mais il reste aux catholiques croates une consolation: c’est qu’Ivan Merz est mort comme un saint après avoir vécu comme un saint.”