La chasteté : on en parle le plus souvent comme d’une “privation”. Pourtant, valable pour tous, elle n’a d’autre but que d’aider à construire sa personalité, dans le respect de la différence.
Vient lu latin «castus». Son opposé est «incastus» qui a donné le mot «incestueux».
Ne se confond pas avec la « continence » qui veut dire « abstention de relations sexuelles ».
La chasteté est une vertu qui doit être poursuivie par tous, marié ou non, célibataire, ou non, divorcé, veuf, hétéro ou homosexuel…
1° définition : est chaste la personne qui tente de vivre sa sexualité d’une manière libérante pour elle et pour les autres. C’est une vertu entièrement positive, non pas renier la sexualité, pais la vivre, de manière libérante.
Au départ de chacune de nos vies, il y a un monde fusionnel… qui se caractérise par :
– pas de perception de la différence : de temps et de l’autre
– monde sans faille : monde où on l’on a l’illusion que l’échec ne peut exister
– monde de toute puissance
Ce monde, il nous travaille du dedans comme un paradis perdu. Devenir adulte, c’est quitter ce monde-là pour entrer dans un monde réel, s’inscrire dans des relations avec des autres, dans le temps, sans fusion, où l’échec peut arriver, et où je me peux pas tout.
Alors, être chaste, c’est renoncer à un monde sans faille c’est intégrer la possibilité et l’expérience de l’échec, intégrer la déception.
Etre chaste, c’est renoncer à des relations où le temps n’a pas d’importance. Non, de bonnes relations se vivent dans la durée. Il faut du temps pour faire une personne : patience est sûr de chasteté. N’est pas chaste celui qui veut tout, tout de suite .
Etre chaste, c’est renoncer à un monde sans différence, où je fais l’autre à mon image
où je projette sur lui ce que je désire, ce que j’espère. La chasteté, c’est prendre au sérieux la différence de l’autre.
Pour être heureux dans une relation, il faut être trois : moi, l’autre, et le mystère. Etre chaste, c’est faire un bon usage de sa séduction.
Alors peut se dire la définition de la chasteté : Est chaste, celui qui, sous l’action reconnue de l’Esprit-Saint, tente de vivre sa sexualité de façon à construire sa relation dans la reconnaissance des différences qui sont structurantes.
L’Esprit-Saint, car il est nécessaire pour vivre cette vertu (attendre quelques semaines pour le mot vertu).
La chasteté est un conseil évangélique (comme la pauvreté et l’obéissance). C’est à dire que c’est un «conseil de l’Evangile» pour ne pas dire un «commandement» ; et qui est le grand conseilleur dans l’Evangile : l’Esprit-Saint : suivre les conseils de l’Esprit, c’est vivre sur un chemin de sainteté.
Pour Xavier Thévenot, dont les notes prise au cours d’une conférence constituent l’essentiel de cette page, “la chasteté est un dynamisme spirituel (ou vertu), présent dans toute la vie humaine, qui nous appelle à quitter le monde de nos origines pour construire notre vie et notre personne ainsi que nos relations.”