Erigée comme moteur de certaines émissions à grande audience, que nous dit la foi chrétienne de la tentation ?
La tentation et les tentations (1/2)
D’où vient donc que, si souvent, nous tombons ?
De ce qu’il ne suffit pas de savoir ce qu’il faut penser de la tentation ; mais plus encore de vouloir agir comme il convient en face des tentations.
Et c’est ici que l’exemple de Jésus nous instruit [
], à travers le récit de l’Évangile du premier dimanche de Carême.
Nous voyons tout d’abord que Jésus part au désert affronter le démon, rempli de l’Esprit Saint et conduit par l’Esprit (Lc 4,1). Nous ne saurons tenir nous-mêmes devant l’Adversaire que si nous nous appuyons sur la force d’en-haut (Lc 24,49). En face de l’Accusateur, on a besoin du Défenseur (Jn 14,16 ; 16,8). Or, le Paraclet nous est donné ! Si nous vivons en lui, nous pourrons donc toujours triompher (Jn 16,8-11). Il nous faut le croire.
Et en nous fondant sur cette foi, nous serons sauvés. La victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi (1 Jn 5,4). Quiconque demeure en lui ne pèche pas, proclame Jean (3,6). Celui qui, de sa bouche, affirme sa foi, renchérit Paul, parvient au salut (Rm 10,10).
Le Verbe fait chair refait de nous, dans l’Esprit Saint, des êtres spirituels (1 Co 15,44 ; Ga 6,1 ; 1 Co 3,1). Et l’Esprit de Dieu, en notre chair, nous conduit peu à peu à la vie (Jn 6,63) et à la vérité tout entière (16,3).
Nous voyons ensuite Jésus s’appuyer constamment sur la Parole de Dieu.
Le diable aussi l’utilise, car il est le Malin. Et même, en face d’un être spirituel, il sait jouer au spirituel (cf. Mt 4,6). Et, de fait, les trois tentations du Christ montent de plus en plus ! Du désert, tout en bas, on s’élève au pinacle du Temple, dans la Ville sainte, pour finir sur une haute montagne (Mt 4,8). Mais la Parole de Dieu transcende l’univers. Les paroles que Dieu nous dit sont Esprit et elles sont Vie (Dt 8,3 ; Jn 6,63). Si nous les gardons, sans les scinder ou les falsifier comme fait le diable (Mt 4,6), dans leur intégralité et leur vérité, elles nous sauveront (Mt 8,51).
En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort (Jn 8,51).
Appuyé sur ces deux forces, de l’Esprit qui est en lui et de la Parole qui sort de la bouche du Père, nous voyons enfin Jésus triompher définitivement de l’Adversaire.
Sans raideur ni mollesse, il ne discute pas et n’hésite pas. Il réplique sur-le-champ et il affirme aussitôt. Et le diable fuit ! Que votre oui soit oui ; que votre non soit non. Et Jésus nous précise bien : Tout ce qui est en plus vient du Mauvais (Mt 5,37). Si nous tergiversons, si nous balançons en effet le diable a l’art, comme sans y toucher, d’entretenir le jeu de la balançoire ! , alors, comme dit Paul, nous donnons prise au diable (Ep 4,27).
Sinon, le menteur est démasqué. L’accusateur est confondu. Et le Prince de ce monde est jeté bas (Jn 12,31). Vaincu par l’amour de la croix. Nous pouvons alors faire nôtre cette admirable parole de la lettre de saint Jean :
«Quiconque est né de Dieu (le Père) ne commet pas le péché
parce que sa descendance (le Fils et l’Esprit vivant en nous)
demeure en lui ; il ne peut donc pas pécher, étant ainsi né de Dieu » (1 Jn 3,9).