Voici les mots adressés par le Saint Père aux jeunes à l’occasion de la clôture du 49e Congrès eucharistique international de Québec.
Chers jeunes,
De Rome, je suis heureux de vous saluer et de vous assurer de ma prière alors que vous êtes réunis à l’occasion du quarante-neuvième Congrès eucharistique international de Québec. Je me réjouis de voir votre attention au mystère de l’Eucharistie, «don de Dieu pour la vie du monde», comme le souligne le thème du Congrès. Je vous invite à méditer sans cesse ce «grand mystère de la foi», comme nous le proclamons à chaque Messe, après la consécration. Tout d’abord, dans l’Eucharistie, nous revivons le sacrifice du Seigneur au soir de sa vie, par lequel il sauve tous les hommes. Nous demeurons ainsi proches de lui et nous recevons en abondance les grâces nécessaires à notre vie quotidienne et à notre salut.
L’Eucharistie est par excellence le geste de l’amour de Dieu pour nous. Quoi de plus grand que de donner sa vie par amour? En cela, Jésus est le modèle du don total de soi, chemin sur lequel nous devons également marcher à sa suite.
L’Eucharistie est aussi un modèle de démarche chrétienne, qui doit façonner toute notre existence. C’est le Christ qui nous convoque pour nous rassembler, pour constituer l’Église, son Corps au milieu du monde. Pour accéder aux deux tables de la Parole et du Pain, nous devons d’abord accueillir le pardon de Dieu, ce don qui nous relève sur notre route quotidienne, qui restaure en nous l’image divine et qui nous montre à quel point nous sommes aimés. Puis, comme au pharisien Simon, dans l’Évangile de Luc, Jésus s’adresse sans cesse à nous par l’Écriture: «J’ai quelque chose à te dire» (7, 40). En effet, toute parole de l’Écriture est pour nous une parole de vie, qu’il nous faut écouter avec beaucoup d’attention. De manière toute particulière, l’Évangile constitue le cœur du message chrétien, la révélation totale des mystères divins. En son Fils, la Parole faite chair, Dieu nous a tout dit. En son Fils, Dieu nous a révélé son visage de Père, un visage d’amour, d’espérance. Il nous a montré le chemin du bonheur et de la joie. Pendant la consécration, moment particulièrement fort de l’Eucharistie parce que nous rappelons le sacrifice du Christ, vous êtes appelés à contempler le Seigneur Jésus, comme saint Thomas: «Mon Seigneur et mon Dieu» (Jn 20, 28). Après avoir reçu la Parole de Dieu, après vous être nourris de son corps, laissez-vous transformer intérieurement et recevoir de lui votre mission. En effet, il vous envoie dans le monde, pour être porteurs de sa paix et témoins de son message d’amour. N’ayez pas peur d’annoncer le Christ aux jeunes de votre âge. Montrez-leur que le Christ n’entrave pas votre vie, ni votre liberté; montrez-leur au contraire qu’il vous donne la vraie vie, qu’il vous rend libres pour lutter contre le mal et faire de votre vie quelque chose de beau.
N’oubliez pas que l’Eucharistie du dimanche est un rendez-vous d’amour avec le Seigneur, dont nous ne pouvons pas nous passer. Quand vous le reconnaîtrez « au partage du pain », comme les disciples d’Emmaüs, vous deviendrez ses compagnons. Il vous aidera à grandir et à donner le meilleur de vous-mêmes. Rappelez-vous que dans le pain de l’Eucharistie le Christ est vraiment, totalement et substantiellement présent. C’est donc dans le mystère de l’eucharistie, durant la messe et l’adoration silencieuse devant le Saint-Sacrement de l’autel, que vous le rencontrerez de manière privilégiée. Si vous ouvrez votre être et toute votre vie sous le regard du Christ, vous ne serez pas accablés, bien au contraire, vous découvrirez que vous êtes infiniment aimés. Vous recevrez la force dont vous avez besoin pour construire votre vie et faire les choix qui se présentent à vous chaque jour. Devant le Seigneur, dans le silence de vos cœurs, certains d’entre vous peuvent se sentir appelés à le suivre de manière plus radicale dans le sacerdoce ou la vie consacrée. N’ayez pas peur d’entendre cet appel et de répondre avec joie. Comme je l’ai dit lors de l’inauguration de mon pontificat, Dieu n’enlève rien à ceux qui se donnent à lui. Au contraire, il leur donne tout. Il vient puiser le meilleur qui se trouve en chacun de nous, afin que nos vies puissent réellement porter du fruit.
À vous, chers jeunes et à tous les participants du Congrès eucharistique international de Québec, j’adresse une affectueuse Bénédiction apostolique.