Sous la forme d’un document de 60 pages lancé jeudi 12 mai à Bruxelles par Mgr Hippolyte Simon, la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) propose une réflexion sur le devenir de l’Union européenne et la responsabilité des catholiques. Son ambition : poser un regard théologique sur l’avenir européen embrassant l’ensemble de l’Europe, de l’Ouest comme de l’Est.
L’héritage chrétien de notre Continent continue-t-il à imprégner la construction européenne ? Peut-on éclaircir cette question à partir d’une réflexion théologique sur les moments clés de l’histoire récente de l’Europe ? Quelles exigences morales en découlent pour l’action des Catholiques dans l’Union européenne, pour le dialogue entre eux, avec d’autres citoyens européens et avec les institutions de l’Union européenne ? Quel est l’impact de l’unification politique de l’Europe?
Le document ici présenté se penche sur ces questions très particulières. Sa publication par les évêques membres de la COMECE intervient dans une période animée tant pour l’Eglise catholique que pour l’Union européenne. Toutefois, ce n’est pas l’unique raison pour laquelle ce texte, intitulé Le Devenir de l’Union Européenne et la Responsabilité des Catholiques , sort du cadre habituel.
En effet, il ne s’attarde pas sur un aspect spécifique de la politique européenne auquel les évêques de la COMECE souhaitent réagir en particulier comme cela était le cas dans le passé. Il ne s’agit pas non plus d’une interprétation ou d’une évaluation du devenir de l’Union européenne sur le plan doctrinal. Ce texte est plutôt un traité d’ordre théologique pour comprendre cette construction européenne qui a marqué l’évolution politique de notre continent depuis plus de cinq décennies d’une manière décisive et durable, à partir d’une perspective spécifiquement chrétienne. Il me semble qu’il s’agit là de sa signification singulière.
Ces dernières années, ce premier pas vers une lecture théologique de ce processus politique avec ses conséquences durables pour l’Europe et le monde entier s’est avéré, pour nous, de plus en plus nécessaire et exigeant à la fois. Le grand plaisir et le contentement que m’inspire ce texte, m’amènent à présent à exprimer ma gratitude. Celle-ci s’adresse en premier lieu à Mgr. Hippolyte Simon, archevêque de Clermont (France) et viceprésident de la COMECE. Épaulé par un groupe de conseillers théologiques, il a assumé l’essentiel de la charge de travail liée à la préparation de ce document et de sa précédente version intitulée Ouvrons nos coeurs que nous avons soumis à une très large consultation.
À cet égard, je tiens à remercier également tous les groupes et toutes les personnes qui ont permis la rédaction de ce nouveau document par leur contribution et leurs commentaires lors de cette consultation.
Enfin, je voudrais saisir cette occasion pour inviter cordialement tous les Catholiques d’Europe, tous les chrétiens des autres Églises et toutes les personnes intéressées à ne pas nous laisser seuls sur ce chemin dans lequel nous nous sommes engagés par ce premier pas. Je suis intimement convaincu que lire, méditer et discuter ce texte est une manière de servir l’Europe.