En quoi la Cité du Vatican est-elle un Etat particulier ? En quoi consiste l’activité diplomatique du Saint-Siège ? Quelle est la limite des compétences entre Eglise et Etat ? L’Eglise impose-t-elle des lois civiles ?
L’Etat de la Cité du Vatican est un Etat à part entière bien qu’il soit une réalité politique minuscule dont la fonction est de garantir l’indépendance du Pape, autorité suprême de l’Eglise, de tout autre pouvoir.
Pour sa part, le Saint-Siège, c’est-à-dire le Pape et la Curie Romaine, improprement appelé Vatican car il a son siège dans cet Etat, n’est pas un organisme de gouvernement civil et n’a pas par conséquent de fonctions politiques.
Il n’y a donc pas superposition entre la fonction politique de l’Etat du Vatican et la fonction religieuse de l’Eglise.
On confond souvent l’Etat de la Cité du Vatican, qui n’a pratiquement de rapports qu’avec l’Italie vue sa taille, avec le Saint-Siège, qui dispose en revanche d’un vaste réseau diplomatique de par le monde : les nonciatures apostoliques.
Les nonciatures ne traitent pas de politique ou d’économie, mais de questions relatives à la liberté de l’Eglise et aux Droits de l’homme. Suivant les pays, le Saint-Siège intervient en général pour défendre le statut juridique de l’Eglise, les catholiques opprimés ou discriminés. Et elle le fait au nom de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, de l’International Covenant on Civil and Political Rights ou des Constitutions nationales. Les critères d’intervention changent selon les circonstances, mais s’inspirent toujours de la volonté d’apporter une aide la plus efficace possible, avec prudence et avec la réserve nécessaire pour éviter des répercussions négatives.
L’Eglise ne prétend pas imposer de lois civiles que les forces politiques nationales ne voudraient pas se donner, au nom de la nette distinction entre les sphères politique et religieuse, et du principe fondamental de défense de la liberté religieuse, au nom duquel l’Etat n’intervient pas dans l’activité ecclésiale et ne prend pas les ordres de l’Eglise. Les Evêques de chaque pays tentent pour leur part d’éclairer les fidèles et l’opinion publique en exposant publiquement la position de l’Eglise sur les problèmes moraux relatifs aux législations et orientations politiques du pays, sur la base d’arguments rationnels également accessibles à qui n’a pas la foi.
Au plan universel, le Saint-Siège intervient sur les grandes questions morales induites par la politique, par divers documents : encycliques, exhortations apostoliques ou instructions de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Les critères de jugement et d’intervention sont multiples. L’Eglise ne peut donc se taire lorsqu’est en cause la dignité de l’homme où ses droits fondamentaux, ainsi que la liberté religieuse.