Le 10 septembre est la Journée mondiale pour la prévention du suicide. L’Organisation mondiale de la santé s’alarme particulièrement de l’accroissement des comportements suicidaires chez les jeunes de 15 à 25 ans dans le monde entier. Un défi sur lequel les évêques français avaient attiré l’attention dès octobre 2001 avec la publication des travaux du Comité épiscopal pour la santé.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le suicide est à l’origine de près de la moitié de toutes les morts violentes. « On compte actuellement près d’un million de décès annuels dus au suicide, et le coût économique se chiffre en milliards de dollars. Selon les estimations, le nombre de décès dus au suicide pourrait passer à 1,5 million d’ici 2020 » précise le communiqué publié par l’OMS juste deux jours avant ce 10 septembre, déclaré “Journée mondiale de prévention du suicide”, une manifestation organisée par l’OMS et l’Association internationale pour la Prévention du Suicide « pour attirer l’attention de l’opinion mondiale et lancer un appel en faveur de l’action ». L’OMS considère en effet que le suicide, « un problème de santé publique énorme », est « en grande partie évitable ». Les experts mettent notamment en garde contre une nouvelle tendance : « l’accroissement alarmant des comportements suicidaires chez les jeunes de 15 à 25 ans dans le monde entier ».
Ces deux convictions étaient déjà au coeur des travaux d’un groupe de travail du Comité épiscopal pour la Santé. En octobre 2001, ce goupe qui réunissait médecins, psychiatres, psychologues et théologiens autour des évêques, a mené une réflexion sur la prévention du suicide des adolescents.
Aux termes de ses travaux, le groupe de travail a notamment publié une note (“La prévention du suicide des adolescents. Réflexions Pastorales”) adressée aux évêques, aux responsables des diverses communautés de leurs diocèses ainsi qu’aux responsables de Mouvements de jeunes, aux éducateurs en milieu scolaire ou social, aux animateurs de la Pastorale Familiale. Il s’agissait, déjà, de favoriser la prise de conscience de la gravité de cette question et de l’urgence d’une attention pastorale à ce problème de santé révélateur d’un mal-vivre des jeunes.
Cette note commence par rappeler l’urgence du problème et insiste sur les aspects spécifiques du suicide des adolescents (une réalité “d’autant plus intolérable qu’elle est évitable !”). Elle propose plusieurs points d’attention pour aider à la prévention, autant de “signaux d’alerte” auxquels frères et soeurs, cousins ou même grands parents, sans oublier les éducateurs et bien entendu les amis, sont invités à être particulièrement attentifs. Le groupe insiste sur l’importance de dégager pour ces jeunes des “espaces de responsabilité” où ils pourront forger leur identité, retrouver l’estime d’eux-mêmes et construire un avenir donnant sens à leur existence.
La dernière partie de la note adopte une perspective plus spécifiquement chrétienne. La tradition chrétienne fournit en effet des points d’appui pour aider à lutter, en amont, contre le suicide des jeunes. La célébration religieuse pour une personne qui s’est donnée la mort est également évoquée. Mais par-dessus tout c’est le témoignage de l’espérance chrétienne elle-même qui est invoqué : “traversant les angoisses de la vie et de la mort, Jésus-Christ a donné sa vie pour tous et Dieu l’a ressuscité le troisième jour. L’Évangile, message de vie, sert la santé de l’homme et des jeunes en particulier. La seule perspective de santé publique n’épuise donc pas le problème du suicide. […] La responsabilité des croyants est d’aider les jeunes à trouver une attitude spirituelle juste devant leur vie et de les accompagner sans faux-semblant, lorsque l’angoisse se présente, pour qu’ils apprennent peu à peu à lui donner sens.”