Dès le XIVème siècle, les Papes ont installé sur la colline du Vatican leur résidence principale. Mais la Cité du Vatican, elle, est un tout jeune état, né en 1929 avec les accords du Latran. Depuis, le “plus petit état du monde” est un support au service à la fois de l’Église, de son administration centrale, la Curie romaine, et de son entité juridique internationale, le Saint-Siège.
Demain l’on fête le 75 anniversaire de la fondation de l’Etat de la Cité du Vatican en tant qu’entité souveraine. Le même jour de 1929, le Saint-Siège et le Royaume d’Italie signaient le Traité du Latran, par le biais du Cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Gasbarri et du Chef du gouvernement Benito Mussolini. Il s’agissait d’un triple accord : traité politique, accord financier et concordat religieux.
Ce Traité mettait fin à la Question Romaine relative aux relations entre la Papauté et la nouvelle Italie. Pendant des siècles les Papes avaient joui de l’autorité temporelle et spirituelle sur un ensemble d’états qui fut définitivement conquis par le tout jeune Royaume d’Italie en 1870. Le Traité du Latran mit fin aux revendications papales nées de l’annexion des Etats pontificaux.
Grâce à l’Accord de 1929 la Cité du Vatican fut élevée au rang d’état, tandis que le catholicisme devenait religion d’état en Italie. Les relations entre l’Italie et le Saint-Siège furent l’objet d’un règlement. 2004 marque également le vingtième anniversaire de la révision du Concordat avec l’Italie (1984), qui vit le catholicisme privé de sa qualité de religion d’état.
Le Traité du Latran a reconnu le statut international du Saint-Siège qui a été reconnu par la Communauté internationale, ce qui l’autorise à entretenir des relations diplomatiques avec les états. Il a aussi institué l’Etat de la cité du Vatican, qui a été conçu comme “entité politico-juridique destinée à assurer et garantir l’indépendance totale et visible du Siège apostolique dans l’exercice de sa haute mission spirituelle à travers le monde”. L’Etat du Vatican a été inscrit en 1954 au titre du “Patrimoine mondial de l’humanité”.
Le territoire de la Cité du Vatican, qui mesure environ 44 hectares, occupe le Mons Vaticanus, appelé jadis la Huitième Colline de Rome. Il est limité par l’enceinte léonienne et l’entrée de la Place Saint-Pierre. L’accès public est libre pour la place et la Basilique vaticane et les touristes peuvent visiter les Musées, la nécropole et les cryptes de St.Pierre, ainsi que les Jardins à condition de résever.
L’Etat de la Cité du Vatican qui renferme des constructions séculaires comme le Palais pontifical, résidence des Papes, compte plusieurs églises et chapelles, un séminaire, un monastère, un atelier de mosaïque, un corps de pompiers, la Bibliothéque Vaticane et les Archives Secrètes, des magasins, une pharmacie, des pompes à carburant, une imprimerie et un dispensaire médical. Les jardins sont ornées d’édicules et de fontaines.
Les quelques centaines de résidents de l’Etat de la Cité du Vatican ont de multiples nationalités, même si la majorité est italienne. Moins de 400 personnes disposent de la citoyenneté vaticane, pour la plupart prélats chefs de dicastères de la Curie romaine. Tous les Cardinaux ont automatiquement cette citoyenneté, qui s’ajoute à la leur.
Le chef de l’état est le Souverain Pontife, qui jouit des pleins pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires. La représentation extérieure de l’état, qui appartient aussi au Pape, est assurée par la Secrétairerie d’Etat. Reconnus internationalement, le Saint-Siège et l’Etat de la Cité du Vatican sont Membres ou Observateurs permanents d’organisations internationales ou inter-gouvernementales. Ils participent aussi à des conférences internationales et adhérent aux traités correspondants.
L’Etat de la Cité du Vatican dispose d’un Vicariat, d’une Commission pontificale, de services économiques et sanitaires, d’une administration, d’un observatoire astronomique, d’une commission archéologique et d’une direction des Villas pontificales. Il dispose d’une monnaie et de timbres spécifiques, très appréciés des collectionneurs.