« Les pauvres ne peuvent pas attendre ! » : le cardinal secrétaire d’Etat, Angelo Sodano, a lancé cet appel à New York, le 16 septembre, au sommet des Chefs d’Etat et de gouvernements aux Nations Unies. Il demande aussi la levée d’ambiguïtés dans les termes employés dans le domaine de la santé.
Renforcer le rôle des Nations Unies
Le Cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’Etat, a prononcé un discours hier après-midi lors de la réunion plénière de haut niveau de la 60 session de l’Assemblée générale des Nations-Unies (14-16 septembre).
Au début de son discours prononcé en français, il a affirmé que l’ONU est “une institution toujours plus nécessaire pour la paix et pour le progrès de toute l’humanité”, précisant cependant que “toutefois, cet organisme, comme toute réalité humaine, a montré des signes d’usure au fil des années”. C’est pour cela “qu’il doit être rénové pour répondre aux grands défis du temps”.
Le Cardinal Sodano a ensuite rappelé que le cadre juridique du statut des Nations-Unies “doit être complété par les instruments juridiques internationaux nécessaires en ce qui concerne le désarmement, le contrôle des armements, la lutte contre le terrorisme et la criminalité internationale, ainsi que la coopération effective entre les Nations Unies et les organismes régionaux, tout ceci afin de résoudre les situations de conflit”.
Parlant des opérations de paix, le Secrétaire d’Etat a dit que le Saint-Siège était “favorable à la création d’un organisme pour ramener la paix dans les pays éprouvés par des conflits armés. Le Saint-Siège est donc favorable à la Peacebuilding Commission, qui pourrait tracer les lignes d’une ambitieuse stratégie et la mettre en pratique, afin de surmonter les facteurs de rivalités ethniques qui sont à l’origine des conflits et qui peuvent toujours les alimenter”.
Le Cardinal Sodano a dit aussi la nécessité “d’approfondir le problème de l’usage de la force pour désarmer l’agresseur”. C’est dans ce sens que “le Saint-Siège demande aux Etats…de continuer les discussions sur les modes d’application et sur les conséquences pratiques du principe de la ‘responsabilité de protéger’, afin que soit porté remède de manière opportune…à toutes les situations dans lesquelles les autorités nationales ne veulent pas ou ne peuvent pas protéger leurs populations face à des mesures internes et externes”.
En ce qui concerne l’engagement en faveur du développement, le Secrétaire d’Etat a salué “les gestes prometteurs” accomplis par les gouvernements ces dernières années “mais -a-t-il dit- il faut encore beaucoup travailler pour arriver à une mobilisation économique et financière solidaire. Celle-ci ne peut pas ne pas prendre en compte la solution de problème de la dette des pays les plus pauvres” et de ceux qui ont “de graves difficultés d’endettement extérieur”.
“Le Saint-Siège -a t-il enfin assuré- renouvelle son appui total aux objectifs de ce sommet et il fera ce qui est en son pouvoir pour qu’il porte rapidement les fruits espérés et que puisse surgir bientôt une ère de paix et de justice sociale”. Le Cardinal Sodano a conclu son intervention par une phrase prononcée par Jean-Paul II en 1987 et qui “demeure d’actualité: ‘Les pauvres ne peuvent pas attendre!'”.