Durant l’Assemblée plénière des évêques de France, à Lourdes, Mgr Jean-Louis Bruguès, évêque d’Angers et président de la Commission doctrinale, a fait une mise au point concernant deux ouvrages sur Marie récemment parus qui remettent en cause les dogmes mariaux.
L’année du rosaire s’est terminée en octobre 2003. Les catholiques de France viennent de recevoir la visite du Saint-Père, venu en pèlerinage à Lourdes. Nous nous apprêtons à célébrer, le 8 décembre prochain, l’anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception (1854).
De nombreux livres et articles ont été publiés dans ces occasions, souvent d’une belle venue : ils auront nourri le peuple de Dieu. En revanche, deux d’entre eux manquent gravement à la foi catholique : le livre de M. Jacques Duquesne, “Marie” (Paris, 2004), et celui du père Dominique Cerbelaud, “Marie, un parcours dogmatique” (Paris, 2003) . Le premier, par sa diffusion et la coïncidence de sa sortie avec la visite du Pape à Lourdes, le 15 août, a même constitué aux yeux de beaucoup une véritable provocation.
Dans le style de la théologie scientifique, le livre du père Cerbelaud ne fait, en réalité, que fournir le gros des arguments de la thèse de M. Duquesne : les dogmes sur Marie seraient des inventions, nées dans l’Église pour des motifs repérables de psychologie collective. Ces deux auteurs ne parviennent plus à reconnaître dans le témoignage des Écritures les fondements révélés des aspects mariaux de la foi catholique. La Tradition vivante qui conserve et interprète la foi dans l’Église, le Magistère qui la propose, n’ont pas à leur jugement de valeur probante.
Depuis toujours, l’Église a honoré la Vierge Marie d’un culte spécial. La raison en est rappelée par le concile de Vatican II : “Marie a été élevée par la grâce de Dieu, au-dessous de son Fils, au-dessus de tous les anges et de tous les hommes comme la Mère très sainte de Dieu, présente aux mystères du Christ” (Lumen Gentium, 66).
1. Marie est vraiment “Mère de Dieu”, puisque le Fils éternel de Dieu a reçu en elle son humanité. L’Église célèbre ce mystère à Noël, le 25 décembre et le 1er janvier.
2. Elle est “toujours vierge”, puisque Dieu avait choisi son cur et son corps pour l’incarnation de son Fils, l’Unique du Père. L’Église le rappelle en la fête de l’Annonciation, le 25 mars.
3. On parle de son “Immaculée Conception”, puisque, par la croix de son Fils, elle fut préservée de cette fêlure originelle qui fait dissoner le cur des hommes. Tel est le sens de la prochaine fête du 8 décembre.
4. On parle enfin de son “Assomption”, parce qu’elle fut enlevée en son âme et en son corps dans la gloire de Dieu, à l’issue de son existence terrestre. Marie, selon la liturgie du 15 août, “brille déjà comme un signe d’espérance assurée” pour le peuple de Dieu en pèlerinage. Elle est devenue l’image de l’Église à venir.