Le Christ est exigeant avec ses disciples, et l’Eglise n’hésite pas à vous reproposer, à vous aussi, son Evangile “sans concession”. Ceux qui se placent à l’Ecole du Divin Maître embrassent avec amour sa Croix, qui conduit à la plénitude de la vie et du bonheur. N’est-ce pas précisément la Croix qui guide depuis désormais quinze ans le pèlerinage des jeunes à l’occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse ?
(Angelus, 1er avril 2001)
C’est vrai : Jésus est un ami exigeant, qui indique des objectifs élevés et qui demande que l’on sorte de soi-même pour aller à sa rencontre. «Celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Évangile la sauvera» (Mc 8, 35). Cette proposition peut paraître difficile et, dans certains cas, elle peut aussi faire peur. Mais je vous le demande vaut-il mieux se résigner à une vie sans idéaux, à une société marquée par des inégalités, des excès de pouvoir et des égoïsmes, ou au contraire chercher généreusement la vérité, le bien, la justice, en travaillant pour un monde qui reflète la beauté de Dieu, même au prix de devoir affronter les épreuves que cela comporte ?
(Visite apostolique en Azerbaidjan et en Bulgarie – Rencontre avec les jeunes, Plovdiv – Cathédrale catholique, 26 mai 2002)
La véritable force de l’homme se révèle dans la fidélité avec laquelle il est capable de rendre témoignage de la vérité, en résistant aux flatteries et aux menaces, aux incompréhensions et aux chantages, et même à la persécution dure et impitoyable. Voilà la route sur laquelle notre Rédempteur nous appelle à le suivre. Ce n’est que si vous êtes disposés à faire cela, que vous deviendrez ce que Jésus attend de vous, c’est-à-dire “sel de la terre” et “lumière du monde”
(Dimanche des Rameaux, 24 mars 2002)
Les paroles de Jésus peuvent sembler étranges. Il est étrange que Jésus exalte ceux que le monde considère en général comme des faibles. Il leur dit : “Heureux êtes-vous qui semblez perdants, car vous êtes les véritables vainqueurs, vous êtes les véritables vainqueurs: le Royaume des Cieux est à vous!”. Prononcées par lui, qui est “doux et humble de coeur” (Mt 11, 29), ces paroles lancent un défi qui exige une metanoia profonde et constante de l’esprit, une profonde transformation du coeur.
Vous jeunes, vous comprendrez le motif pour lequel ce changement de coeur est nécessaire ! Vous êtes en effet conscients qu’il existe une autre voix en vous et autour de vous, une voix contradictoire. C’est une voix qui dit: “Heureux les fiers et les violents, ceux qui prospèrent à n’importe quel prix, qui n’ont pas de scrupules, qui sont sans pitié, malhonnêtes, qui font la guerre au lieu de la paix et persécutent ceux qui représentent un obstacle sur leur chemin”. “Cette voix semble avoir un sens dans un monde dans lequel les violents triomphent souvent et où il semble que les personnes malhonnêtes l’emportent”. “Oui”, dit la voix du mal, “ce sont eux qui gagnent. Heureux sont-ils!”.
Jésus offre un message très différent. Non loin d’ici, il appela ses premiers disciples, comme il vous appelle maintenant. Son appel a toujours imposé un choix entre les deux voix en compétition pour conquérir votre coeur, même à présent, ici, sur la colline, le choix entre le bien et le mal, entre la vie et la mort. Quelle voix les jeunes du XXI siècle choisiront-ils de suivre?
(Messe pour les jeunes sur le Mont des Béatitudes à Korazim, 24 mars 2000)
Je ne veux pas dire avec cela que la voie de la conversion est facile. Chacun sait combien il est difficile de reconnaître ses propres erreurs. On est en effet prêts à chercher toutes les raisons possibles pour ne pas les admettre. Mais, de la sorte, on ne fait pas l’expérience de la grâce de Dieu, de son amour qui transforme et rend concret ce qui apparemment semble impossible à obtenir. Sans la grâce de Dieu, comment peut-on entrer au plus profond de soi-même et comprendre le besoin de se convertir? C’est la grâce qui transforme le cur, en permettant de sentir l’amour du Père proche et concret. N’oubliez pas non plus que personne n’est capable de pardonner les autres, s’il n’a pas d’abord vécu lui-même l’expérience du pardon. La Confession apparaît ainsi la voie maîtresse pour devenir vraiment libres, en éprouvant la compréhension du Christ, le pardon de l’Eglise et la réconciliation avec nos frères. (…)
Je voudrais vous dire avec une grande sincérité que le pardon est la dernière parole prononcée par celui qui aime vraiment. Le pardon est le signe le plus élevé de la capacité d’aimer à la manière de Dieu, qui nous aime et nous pardonne donc constamment. En vue du Jubilé, désormais imminent, occasion propice pour demander le pardon et l’indulgence, j’ai voulu que l’Eglise la première, en vertu de l’enseignement du Seigneur Jésus, renouvelle ce chemin de conversion éternel qui lui appartient, jusqu’au jour où elle se présentera devant le Seigneur. C’est pourquoi j’ai écrit que, au seuil du troisième millénaire, la communauté ecclésiale doit prendre en charge «avec une conscience plus vive le péché de ses enfants»
(Aux jeunes du diocèse de Rome, 25 mars 1999, Solennité de l’Annonciation)
Lorsque vous étiez petits, n’aviez- vous pas parfois peur de l’obscurité ? Aujourd’hui, vous n’êtes plus des enfants qui craignent l’obscurité. Vous êtes des adolescents et de jeunes adultes. Toutefois, vous comprenez déjà qu’il existe un autre type d’obscurité dans le monde : l’obscurité du doute et de l’incertitude. Il se peut que vous fassiez l’expérience de la solitude et de l’isolement. Vos angoisses pourraient engendrer des interrogations sur votre avenir ou des remords à propos de vos choix passés.
Parfois, le monde lui-même semble enveloppé dans l’obscurité : l’obscurité des enfants qui ont faim et même qui meurent ; l’obscurité des sans-abris qui n’ont ni travail, ni une assistance sani- taire adaptée. L’obscurité de la violence : violence contre les enfants à naître, la violence au sein des familles, la violence des bandes criminelles, la violence des abus sexuels, la violence des stupéfiants qui détruisent le corps, l’esprit et le cur. Il y a quelque chose de terriblement injuste lorsque de si nombreux jeunes sont abattus par le désespoir au point de vouloir mourir. (…)
Toutefois, croyez dans la lumière (cf. Jn 12, 36) ! N’écoutez pas ceux qui vous poussent à mentir, à fuir les responsabilités, à penser tout d’abord à vous-mêmes. N’écoutez pas ceux qui vous disent que la chasteté est démodée. Dans vos curs, vous savez que l’amour véritable est un don de Dieu et qu’il respecte son dessein sur l’union de l’homme et de la femme dans le mariage. Ne vous laissez pas égarer par de fausses valeurs et des slogans trompeurs, en particulier à propos de votre liberté. La liberté véritable est un merveilleux don de Dieu et représente une partie précieuse de l’histoire de votre pays. Toutefois, lorsque la liberté est séparée de la vérité, les individus perdent leur orientation morale et le tissu même de la société commence à se défaire.
(Discours du pape Jean-Paul II aux jeunes des États-Unis d’Amérique, Kiel Center (Saint-Louis), 26 janvier 1999)
Puissiez-vous être ces témoins dont le nouveau siècle a tant besoin ! Il vous faudra, certes, du courage et de l’audace pour aller parfois à contre-courant des propositions séduisantes du monde actuel, et pour vous comporter conformément aux exigences évangéliques de l’amour vrai. Mais vous découvrirez que la vie avec le Christ, la recherche de la Vérité, la pratique des valeurs humaines et morales fondamentales, le respect de soi et des autres, sont les chemins de l’authentique liberté et du véritable bonheur. Pour réaliser l’idéal que vous portez en vous, demandez à des adultes de vous montrer le chemin et de vous aider à avancer!
Dans la période présente de votre existence, vous vous interrogez légitimement sur votre avenir. Vous manifestant sa confiance, Jésus pose sur vous son regard et il vous appelle à faire de votre existence quelque chose de beau, en faisant fructifier les talents qui vous ont été confiés, pour le service de l’Église et de vos frères, ainsi que pour la construction d’une société plus solidaire, plus juste et plus pacifique.
(Aux jeunes du diocèse de Rouen à l’occasion du pèlerinage jubilaire à Rome, 14 avril 2000)