L’attente que l’humanité nourrit au milieu de tant d’injustices et de souffrances est celle d’une nouvelle civilisation à l’enseigne de la liberté et de la paix. Mais, pour une telle entreprise, il faut une nouvelle génération de bâtisseurs qui, animés non par la peur ou par la violence, mais par l’urgence d’un amour authentique, sachent poser une pierre après l’autre pour édifier dans la cité des hommes la cité de Dieu.
Chers jeunes, acceptez que je vous confie mon espérance : vous devez être ces bâtisseurs. Vous êtes les hommes et les femmes de demain ; dans vos curs et dans vos mains est contenu l’avenir. À vous, Dieu confie la tâche, difficile mais exaltante, de collaborer avec Lui pour édifier la civilisation de l’amour.
(XVIIème journée mondiale de la jeunesse – Veillée avec les jeunes, Toronto – Downsview Park, 27 juillet 2002)
Souvenez-vous, mes jeunes amis, que vous êtes appelés à être sel de la terre et lumière du monde ! Jésus ne vous demande pas simplement de dire ou de faire quelque chose ; Jésus vous demande d’être sel et lumière ! Et pas seulement pour un jour, mais pour toute une vie. C’est un engagement qu’il vous propose de nouveau chaque matin et dans tous les milieux. Vous devez être sel et lumière avec les membres de votre famille et avec vos amis ; vous devez l’être avec les autres jeunes orthodoxes, juifs et musulmans avec lesquels vous entrez chaque jour en contact là où vous étudiez, là où vous travaillez, là où vous vous livrez aux loisirs. De vous aussi dépend l’édification d’une société où toute personne puisse trouver sa place et voir reconnues et acceptées sa dignité et sa liberté.
(Visite apostolique en Azerbaidjan et en Bulgarie – Rencontre avec les jeunes, Plovdiv – Cathédrale catholique, 26 mai 2002)
Je désire confier l’engagement de la paix en particulier aux jeunes. Je les rencontrerai dimanche prochain, au cours de la Journée qui leur est consacrée. Il est indispensable d’éduquer les nouvelles générations à la paix, qui doit devenir toujours plus un style de vie, fondé – comme l’enseigne le Pape Jean – sur les “quatre piliers” de la vérité, de la justice, de l’amour et de la liberté. Les Journées mondiales de la Jeunesse constituent dans ce sens un merveilleux itinéraire d’éducation à la fraternité, un laboratoire de paix et d’espérance pour l’avenir de l’humanité.
(Angélus – 5ème Dimanche du Carême, 6 avril 2003)
Le monde dont vous hériterez est un monde qui a désespérément besoin d’un sens renouvelé de la fraternité et de la solidarité humaine. C’est un monde qui a besoin d’être touché et guéri par la beauté et par la richesse de l’amour de Dieu. Le monde actuel a besoin de témoins de cet amour. Il a besoin que vous soyez le sel de la terre et la lumière du monde. (…)
Vous êtes jeunes, le Pape est âgé, avoir 82 ou 83 ans de vie, ce n’est pas pareil que 22 ou 23 ans. Mais le Pape fait encore siennes vos attentes et vos espérances. Jeunesse de l’esprit, jeunesse de l’esprit ! Même si j’ai vécu des moments de profondes ténèbres, sous de durs régimes totalitaires, j’ai vu assez de choses pour être convaincu de manière inébranlable qu’aucune difficulté, qu’aucune peur n’est assez grande pour étouffer complètement l’espérance qui jaillit éternellement dans le coeur des jeunes.
(Messe pour la célébration de la XVII Journée Mondiale de la Jeunesse, Downsview Park, Toronto, 28 juillet 2002)
La solution au mal du sous-développement et aux situations dramatiques dans lesquelles vivent et meurent des millions de personnes est de nature profondément éthique, et des choix économiques et politiques cohérents doivent lui correspondre. La première contribution décisive pour un développement véritablement digne de l’homme se trouve dans le soutien à des programmes d’éducation culturelle. Comme j’ai pu le répéter dans l’Encyclique Redemptoris missio, le vrai progrès de la société vient d’abord “de la formation des consciences, du mûrissement des mentalités et des comportements. C’est l’homme qui est le protagoniste du développement, et non pas l’argent ni la technique” (n. 58). Il faut sans aucun doute poursuivre aussi la réforme du commerce international et du système économique mondial, mais chacun est appelé à assumer des engagement précis selon ses possibilités, en modifiant, autant que possible, son propre mode de vie, afin de pouvoir arriver à un développement équitable et solidaire, dont les bénéfices soient mis à la disposition de tous.
(Aux jeunes étudiants de la fédération des universitaires catholiques italiens (FUCI), 26 avril 2002)
Aussi stupéfiant que puisse être le progrès scientifique et technologique moderne et aussi prometteur puisse-t-il apparaître pour l’avenir de l’humanité, il porte parfois avec lui des ombres terrifiantes de destruction et de mort, comme cela est arrivé récemment. Il est nécessaire de respecter les limites infranchissables que posent les références morales. Quand l’homme perd le sens de la mesure et s’érige en législateur de l’univers, il oublie qu’il est sur cette terre comme l’herbe et la fleur des champs, dont la durée de vie est brève.
(Messe en préparation de Noël pour les étudiants des Universités romaines, 11 décembre 2001)
Chers jeunes, votre peuple est en train de vivre un passage difficile et complexe du régime totalitaire qui l’a opprimé pendant de nombreuses années à une société finalement libre et démocratique. La liberté requiert cependant des consciences fortes, responsables, mûres. La liberté est exigeante et, dans un certain sens, elle coûte plus que l’esclavage !
C’est pourquoi, en vous embrassant comme un père, je vous dis : choisissez la voie étroite que le Seigneur vous indique à travers ses commandements. Ce sont des paroles de vérité et de vie. Souvent, la route qui semble large et aisée se révèle ensuite trompeuse et fausse. Ne passez pas de l’esclavage du régime communiste à celui de la consommation, une autre forme de matérialisme qui, même sans rejeter Dieu par les mots, le nie cependant dans les faits, en l’excluant de la vie.
Sans Dieu, vous ne pourrez rien faire de bon. Avec son aide, en revanche, vous pourrez affronter tous les défis du moment présent. Vous réussirez également à accomplir des choix exigeants, à contre courant, comme par exemple celui de rester avec confiance dans votre pays, sans céder aux mirages de fortunes faciles à l’étranger. Chers jeunes, votre pays a besoin de vous, ici, afin que vous offriez votre contribution pour améliorer les conditions sociales, culturelles, économiques et politiques du pays. Votre pays requiert les qualités dont vous êtes riches, pour l’avenir de votre terre, qui possède un glorieux passé.
(Visite pastorale en Ukraine – Discours du pape Jean-Paul II, Lviv (Esplanade de Sykhiv), 26 juin 2001)
L’économie ne peut dicter les modèles et les rythmes du développement, et, s’il est juste de pourvoir aux nécessités matérielles, il ne faut jamais faire obstacle aux valeurs de l’esprit. Le vrai doit prévaloir sur l’utile, le bien sur le bien-être, la liberté sur les modes, la personne sur la structure. De plus, critiquer ne suffit pas; il faut aller au-delà, il faut être des constructeurs. En effet, le chrétien ne peut se limiter à analyser les processus historiques en cours, en maintenant une attitude passive, comme si ceux-ci dépassaient ses capacités d’intervention, étant guidés par des forces aveugles et impersonnelles. Le croyant est persuadé que tout événement humain est soumis à la main providentielle de Dieu, qui demande à chacun de collaborer avec Lui pour orienter l’histoire vers une fin digne de l’homme. (…)
Dans la société actuelle, qui poursuit l’optimisation des parcours productifs, on ressent un processus d’uniformisation, qui met en danger les libertés personnelles et les cultures nationales elles-mêmes. Comment réagir? La doctrine sociale de l’Eglise contient les principes d’une réponse qui respecte le rôle des individus et des groupes. Mais pour promouvoir une culture mondiale de ces absolus moraux que sont les droits de la personne, il faut que chaque chrétien commence par lui-même, s’efforçant de refléter dans toutes ses pensées et dans ses actes l’image du Christ.
(Aux participants a la rencontre internationale “UNIV 2001”, 9 avril 2001)
Que puis-je vous dire, à vous, jeunes Cubains, qui vivez souvent dans des conditions matérielles difficiles, parfois frustrés dans vos projets légitimes, et pour cela, privés également dans un certain sens de l’espérance même ? Guidés par l’Esprit, combattez avec la force du Christ ressuscité pour ne pas tomber dans la tentation des diverses façons de fuir le monde et la société et pour ne pas succomber face au manque d’espérance, qui conduit à détruire sa propre personnalité à travers l’alcoolisme, la toxicomanie, les abus sexuels et la prostitution, la recherche permanente de nouvelles sensations et le refuge dans des sectes, dans des cultes spirituels aliénants ou dans des groupes totalement étrangers à la culture et à la tradition de votre patrie. (…)
C’est avec des jeunes vertueux, qu’un pays devient grand. C’est pourquoi, parce que l’avenir de Cuba dépend de vous, de la façon dont vous formez votre caractère, dont vous vivez votre engagement dans la transformation de la réalité, je vous dis : affrontez avec force et tempérance, avec justice et prudence, les grands défis du moment présent; retournez aux racines cubaines et chrétiennes et faites tout votre possible pour construire un avenir toujours plus digne et toujours plus libre! N’oubliez pas que la respon-sabilité fait partie de la liberté.
(Message écrit aux jeunes Cubains, 23 janvier 1998)
Chers jeunes, en tant que membres de l’Église, il vous appartient de continuer le geste du Seigneur : le lavement des pieds préfigure toutes les uvres d’amour et de miséricorde que les disciples du Christ accompliront tout au long de l’histoire, pour faire grandir la communion entre les hommes. Aujourd’hui, vous êtes vous aussi appelés à vous engager dans ce sens: acceptant de suivre le Christ; vous annoncez que le chemin de l’amour parfait passe par le don total et constant de soi-même. Lorsque des hommes souffrent, lorsqu’ils sont humiliés par la misère ou l’injustice, et qu’ils sont bafoués dans leurs droits, attachez-vous à les servir; l’Église invite tous ses fils à s’engager pour que chaque personne puisse vivre debout et être reconnue dans sa dignité primordiale d’enfant de Dieu. Chaque fois que nous servons nos frères, nous ne nous éloignons pas de Dieu, bien au contraire, nous le rencontrons sur notre chemin et nous le servons. (…)
Dans les domaines sociaux, scientifiques et techniques, l’humanité a besoin de vous. Prenez soin de perfectionner sans cesse vos qualifications professionnelles, afin d’exercer votre métier avec compétence, et, dans le même temps, ne négligez pas d’approfondir votre foi, qui illuminera toutes les décisions que vous aurez à prendre pour le bien de vos frères, dans votre vie personnelle et dans votre travail. Tout en voulant être reconnus pour vos qualités professionnelles, comment n’auriez vous pas aussi le désir d’accroître votre vie intérieure, source de tout dynamisme humain ?
(Rencontre avec les Jeunes – Méditation du Saint-Père, Paris, Champ de Mars, 21 août 1997)
Aujourd’hui, pour ma part, je voudrais vous convaincre d’une vérité de bon sens mais capitale, et qui vaut pour tout homme et toute société qui souffre physiquement ou moralement; à savoir que le malade ne peut guérir stil ne prend Lui-même les remèdes qui s’imposent. C’est ce que l’Apôtre saint Jacques voulait faire comprendre aux premiers chrétiens . A quoi bon diagnostiquer le mal dans le miroir de la conscience individuelle et collective, si on l’oublie aussitôt ou si on refuse de le traiter. Chacun dans la société porte des responsabilités à l’égard de cette situation, et chacun est donc appelé à une conversion personnelle qui est bel et bien une forme de participation à l’évangélisation du monde . Mais à vous, je vous demande: n’est-il pas vrai que si tous les jeunes consentent à changer leur propre vie, toute la société changera? Pourquoi attendre plus longtemps des solutions toutes faites aux problèmes dont vous souffrez? Votre dynamisme, votre imagination, votre foi sont capables de transporter des montagnes ! (…)
Laissez-moi encore souligner un aspect très important de votre préparation humaine, intellectuelle, technique, à vos tâches futures. Cela aussi fait partie de vos devoirs. Gardez bien vos racines africaines. Sauvegardez les valeurs de votre culture. Vous les connaissez et vous en êtes fiers: le respect de la vie, la solidarité familiale et le soutien aux parents, la déférence à l’égard des anciens, le sens de l’hospitalité, le judicieux maintien des traditions, le goût de la fête du symbole, l’attachement au dialogue et à la palabre pour régler les différends. Tout cela constitue un vrai trésor dont vous pouvez et devez tirer du neuf pour l’édification de votre pays, sur un modèle original et typiquement africain, fait d’harmonie entre les yaleurs de son passé culturel et les données les plus recevables de la civilisation moderne. A ce plan précis, demeurez très vigilants, face aux modèles de société qui sont fondés sur la recherche égoïste du bonheur individuel et sur le dieu-argent, or sur la lutte des classes et la violence des moyens. Tout matérialisme est une source de dégradation pour l’homme et d’asservissement de la vie en société. (…)
(Messe pour les étudiants de Côte d’Ivoire, Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), le 11 mai 1980)
Très chers jeunes, apprenez vous aussi à regarder le prochain et la création avec les yeux de Dieu. Respectez avant tout son sommet, qui est la personne humaine. A l’école d’aussi bons maîtres, vous apprendrez l’utilisation sobre et attentive des biens. Prodiguez-vous afin qu’ils soient mieux distribués et partagés, dans le plein respect des droits de chaque personne. En lisant le grand Livre du Créateur, que votre Esprit s’ouvre à la louange reconnaissante envers le Créateur.
(Aux jeunes paticipants à la IIème rencontre internationale “Jeunes vers Assise”, Castel Gandolfo, 18 août 2001)
L’Europe
Un grand nombre d’entre vous a participé au Congrès de ces derniers jours, qui a consacré son attention au processus d’intégration européenne. Vous aussi, qui appartenez au monde universitaire, devez offrir votre contribution à ce processus. Les structures sociales, politiques et économiques revêtent certainement une grande importance pour l’unité de l’Europe, mais les aspects humanistes et spirituels, ne doivent en aucun cas être négligés. Il est indispensable que l’Europe d’aujourd’hui sauvegarde son patrimoine de valeurs et reconnaisse que c’est avant tout le christianisme qui a été la force capable de les promouvoir, de les concilier et de les consolider.
(Célébration eucharistique pour les étudiants des universités romaines en préparation à Noël, 11 décembre 2003)
Les jeunes ont la possibilité et le devoir de participer à la construction de la nouvelle Europe, en apportant leur contribution d’aspirations et d’idéaux, d’étude et de travail, de créativité et de dévouement généreux. Les jeunes chrétiens, en particulier, sont appelés à annoncer et à témoigner du Christ et à être, en son nom, des bâtisseurs d’unité dans la diversité, de liberté dans la vérité, de paix dans la justice, de cette paix dont le monde a aujourd’hui particulièrement besoin.
Chers jeunes amis, je vous confie ce soir un souhait qui me tient extrêmement à coeur : celui que les nouvelles générations puissent être fidèles aux principes spirituels et moraux élevés qui, par le passé, ont inspiré les pères de l’Europe unie.
(Aux jeunes des universités européennes, 15 mars 2003)
Ce lien de foi commune qui unit les jeunes de divers pays européens, qui appartiennent à différentes traditions culturelles, est un motif de réconfort et d’espérance. Il en a toujours été ainsi dans l’histoire de l’évangélisation du “vieux” continent: l’Evangile et les cultures ont cheminé ensemble. Et c’est aujourd’hui encore la tâche de l’Eglise. Chers jeunes, je vous demande de promouvoir le dialogue entre la foi et la culture dans les Universités, afin que le levain évangélique encourage et soutienne la qualité spirituelle et morale de la recherche et des études universitaires. (…)
Seuls des hommes et des femmes nouveaux peuvent renouveler l’histoire. Tel est le grand défi qui vous attend en particulier, chers jeunes européens.
(Aux étudiants universitaires européens, 2 mars 2002)
Chers jeunes, je vous invite à vous mettre à l'”Ecole de la Vierge Marie”. Elle est le modèle inégalable de contemplation et un exemple admirable d’intériorité féconde, joyeuse, enrichissante. Elle vous enseignera à ne jamais séparer l’action de la contemplation, vous contribuerez ainsi à mieux transformer un grand rêve en réalité : la naissance de la nouvelle Europe de l’Esprit. Une Europe fidèle à ses racines chrétiennes, qui n’est pas refermée sur elle-même, mais ouverte au dialogue et à la collaboration avec les autres peuples de la terre; une Europe consciente d’être appelée à devenir un phare de civilisation et un stimulant pour le progrès du monde, décidée à unir ses efforts et sa créativité au service de la paix et de la solidarité entre les peuples.
Répondez à la violence aveugle et à la haine inhumaine par le pouvoir fascinant de l’amour. Remportez la victoire sur la haine par la force du pardon. Tenez-vous loin de toute forme de nationalisme exacerbé, de racisme et d’intolérance. Témoignez par votre vie que les idées ne s’imposent pas, mais se proposent. Ne vous laissez jamais décourager par le mal !
(Voyage apostolique de Sa Sainteté Jean-Paul II en Espagne – Rencontre avec les jeunes, Base aérienne de “Cuatro Vientos”, 3 mai 2003)
L’Europe a besoin d’une nouvelle vitalité intellectuelle. Une vitalité qui propose des projets de vie austère, marqués par la nécessité de l’engagement et du sacrifice, simple quant à ses légitimes aspirations, droite dans sa réalisation, transparente dans son comportement. Une nouvelle hardiesse dans la pensée, libre et créatrice, prête à recueillir, dans la perspective de la foi, les questions et les défis proposés par la vie, de façon à y faire apparaître clairement les vérités dernières sur l’homme est nécessaire. (…)
(Messe en préparation de Noël pour les étudiants des Universités romaines, 11 décembre 2001)