Le 14 septembre, l’Église fête la Croix glorieuse, mystère paradoxal où un instrument de supplice devient, par la crucifixion du Christ, un signe du don de la vie divine pour chacun de nous.
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Je te salue, Croix glorieuse
Souviens-toi de moi Seigneur, dans ton Royaume. Je pouvais manger et goûter de tous les arbres du paradis et maintenant je suis crucifié et je meurs sur ce bois. Souviens-toi de moi ; je t’avais oublié, mais toi, dans ton emportement tu t’es souvenu de ta miséricorde. Pitié pour moi, Seigneur, dans ta miséricorde qui est grande. Je la vois en toi cette miséricorde grande et qui est bien tienne, qui t’a fait condescendre à te configurer à ma misère. Tu ne pouvais me suivre plus loin. D’où viens-tu ? Tu es sorti du plus haut des cieux. Du sein de la Vierge tu es venu, le plus beau des enfants des hommes et avec moi tu pends sur le bois. Qui t’a conduit là ? Ta seule miséricorde. Pitié pour moi, Seigneur, dans cette miséricorde qui est grande. Je suis ta création que tu as faite à ton image et à ta ressemblance. Pitié, Seigneur, pour ton image.
Loin de moi la pensée de me glorifier ailleurs que dans la croix de mon Seigneur Jésus-Christ. La croix est ta gloire, la croix est ton empire. Voici ton empire sur tes épaules. Qui porte ta croix, porte ta gloire. Aussi la croix, qui fait peur aux infidèles, est pour les fidèles plus belle que tous les arbres du paradis. Le Christ a-t-il craint la croix ? Et Pierre ? Et André ? Au contraire, ils l’ont désirée. Le Christ s’est élancé vers elle comme un vaillant pour courir sa carrière : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous, avant de mourir. » Il a mangé la Pâque en souffrant sa Passion, lorsqu’il passa de ce monde à son Père. (…)
« Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi. » Tout, qu’est-ce à dire ? le ciel, la terre et les enfers. Il a attiré à lui son Père, car son cri est monté devant sa face, à ses oreilles, et la terre a tremblé et les pierres se sont fendues et les tombeaux se sont ouverts car ils avaient entendu la voix du Fils de l’homme. Médiateur de Dieu et des hommes, l’homme Jésus-Christ, entre ciel et terre mangeait la Pâque, cueillait les fruits de l’arbre, et les distribuait, car tous accouraient auprès de l’arbre de vie qui était au milieu du paradis. Le glaive de feu qui barrait la route avait été ôté. Qui pourrait désormais craindre la croix ? Je peux, Seigneur, faire le tour du ciel et de la terre, de la mer et des steppes, jamais je ne te trouverai sinon sur la croix. Là tu dors, là tu pais ton troupeau, là tu te reposes à l’heure de midi. Sur cette croix celui qui est uni à son Seigneur chante avec douceur : « Toi Seigneur, bouclier qui m’entoures, ma gloire, tu me relèves la tête. » Personne ne te cherche, personne ne te trouve, sinon sur la croix. Ô Croix de gloire, enracine-toi en moi, pour que je sois trouvé en toi.