L’Eglise a particulièrement encouragé le mouvement européen par la proclamation de “saints patrons de l’Europe” qui servent à la fois d’exemples et d’intermédiaires aux européens qu’ils guident dans leurs projets humains et qu’ils protègent en intercédant pour eux auprès de Dieu. Saint Benoît, fêté le 11 juillet, en fait partie avec cinq autres saints et saintes. Nous vous proposons d’en savoir un peu plus sur ses saints patrons de l’Europe.
SAINT BENOÎT
Saint Benoît fut proclamé “Père de l’Europe” le 4 juillet 1958 par Pie XII et c’est en 1964 qu’il fut officiellement désigné par Paul VI comme saint patron de l’Europe. Né en 480 à Nurcie, dans les montagnes de l’Ombrie, Saint Benoît fut un grand spirituel qui fonda les premiers monastères d’où partit le mouvement de christianisation de l’Europe occidentale et centrale. Il jeta les bases de la doctrine sociale de l’Eglise en préconisant une nouvelle société qui reconnaît la valeur de la personne et la dignité du travail.
SAINTS CYRILLE ET MÉTHODE
L’année même du 1500ème anniversaire de la naissance de saint Benoît, en 1980, Jean-Paul II proclama les saints Cyrille et Méthode copatrons de l’Europe. Nés au début du 9ème siècle, ils sont frères et originaires de Thessalonique en Grèce. Religieux et savants, ils développèrent une importante activité missionnaire en Crimée et, ensuite, dans toute la région balkanique. Ils se sont rendus célèbres en introduisant la langue slave dans la liturgie et en créant l’écriture cyrillique. Saint Cyrille est mort à Rome, le 14 février 869. Quant à Méthode, il fut consacré archevêque par le pape qui le renvoya en Moravie où il mourut le 6 avril 885.
Dans l’éloge de l’œuvre de ces deux saints, Jean-Paul II met bien en évidence que leur apostolat s’est déroulé avant le grand schisme de 1054 entre les Eglises d’Occident et d’Orient et que les deux missionnaires bénéficièrent du soutien conjoint du siège de romain de Pierre et des autorités de l’Eglise de Constantinople. Le message est très clair : l’unité européenne intéresse également les populations et les états de l’Est du continent.
Il va sans dire que la proclamation des deux saints orientaux Cyrille et Méthode comme copatrons de l’Europe aux côtés du très occidental Benoît traduit un profond souci d’unité. Unité à laquelle Jean-Paul II n’aura cessé de travailler non seulement entre Est et Ouest mais aussi entre les chrétiens européens de toutes les confessions. A l’occasion du 5ème centenaire de la naissance de Martin Luther, en 1984, il déclara lors d’une audience accordée aux organisateurs d’un congrès international d’études historiques : “Parmi les chrétiens divisés grandit l’exigence profonde de retrouver leur unité historique pour construire ensemble la maison de famille des peuples européens. L’unité des chrétiens est profondément liée à l’unification du continent : c’est notre vocation et notre devoir historique à l’heure présente.”