« Voici le jour qu’a fait le Seigneur ! » (Ps 117,24). Quel jour peu ordinaire ! Non celui qui est visible, qui se lève et qui se couche, mais un Jour qui a bien pu se lever mais qui ne se couchera pas ! Thomas n’était-il pas un homme ? Un des disciples, un homme de la foule, pour ainsi dire ? Ses frères lui disaient : « nous avons vu le Seigneur ! » Et lui de leur répondre : « Si je ne touche pas, si je ne mets pas mon doigt dans son côté, je ne croirai pas ! » Les évangélistes t’apportent la nouvelle, et toi, tu ne veux pas croire ? le monde a cru, et le disciple, lui, n’a pas voulu croire ! (…)
(…) Leurs paroles sont parvenues jusqu’au bout du monde, et le monde a cru… et Thomas, lui, ne croit pas ? Il n’était pas encore devenu ce Jour qu’a fait le seigneur. Les ténèbres étaient encore sur l’abîme, dans les profondeurs du cœur humain qui étaient ténèbres. Qu’il vienne donc, Lui qui est le point du jour, qu’il vienne et qu’il dise avec patience, avec douceur et sans colère, Lui qui guérit toute maladie : « Viens, viens donc, touche et crois ! Viens, touche, mets ton doigt dans mon côté. Ne sois plus incrédule, mais fidèle. Je connaissais tes blessures. J’ai gardé pour toi ma cicatrice ! »
En approchant la main, Thomas peut arriver à la plénitude de la foi. Quelle plénitude ? De ne pas croire que le Christ est seulement homme ou seulement Dieu puisque « la Parole s’est faite chair et elle a habité parmi nous » (Jn 1,14). Ainsi le disciple auquel son Sauveur donnait à toucher les membres de son corps et ses cicatrices, ce disciple s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Il a touché l’homme, il a reconnu Dieu. Il a touché la chair, il s’est tourné vers la Parole. La Parole, en effet, a ressuscité la chair et l’a montrée aux yeux des disciples qui ont pu la toucher de leurs mains. Ils touchent et ils s’écrient : Mon Seigneur et mon Dieu ! « Voilà le Jour qu’a fait le Seigneur ! »