“Personne ne m’aime !” peut-on entendre. Et Dieu dans tout cela, que fait-il ?
Avoir conscience de l’amour de Dieu, c’est une expérience. Et même bien plus, il n’y a que l’expérience qui peut assurer de cet amour.
Dieu nous provoque. Ou plutôt, l’Esprit saint nous provoque, chaque jour, chaque fois qu’il y a une décision à prendre, ou qu’on attend une réponse. Mais il faut savoir l’écouter, il faut savoir reconnaître la présence de l’Esprit. Il faut accepter qu’il peut y avoir dans notre vie des signes. Il faut arrêter de couper la parole à Dieu.
Etre Chrétien, c’est admettre cette présence, ce rôle : se savoir aimé par Dieu, c’est donc le point fondamental de la foi, qui permet de l’appréhender dans la longueur, dans le temps. On pourrait être croyant, mais sans cette certitude que Dieu m’aime, ma foi n’aurait plus de sens, il n’y aurait plus que des rites, des habitudes, rien de sensationnel.
Et comment caractériser cet amour ? Je me rappelle les mots d’une sur du monastère des Petites-Roches qui disait qu’avant même de respirer, avant même de se lever le matin et de penser à Dieu, Dieu, lui, nous aime déjà. L’éloignement de nombreuses personnes par rapport à l’Eglise, par rapport à Dieu, c’est, je pense, cette perte de relation, cette perte de conscience de l’amour de Dieu. Et quand je pense à l’amour de Dieu, il me vient à l’esprit un autre mot : la confiance.
Ces derniers temps, il m’est arrivé de me poser une question, qui, bien qu’elle semble a priori banale, implique directement ma foi : ais-je confiance en Dieu ? Peut-on être convaincu de l’amour de Dieu pour sa propre personne et ne pas avoir confiance ?
Ainsi, avoir conscience de l’amour de Dieu, c’est avoir confiance en Dieu. Mais alors que signifie le terme « amour » ? Il est important, je pense, de se rendre compte de son importance dans la vie : que serais-je sans la charité, dit saint Paul (1, Co. 13). Ainsi, pour comprendre l’enjeu de cet amour, il est pertinent de relire ce passage :
« Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien. »
Alors que je suis en quête de Dieu depuis des années, je suis convaincu même que plus cette conscience grandira en moi, et plus le mal, le péché, le sentiment de culpabilité pour tel ou tel autre fait dont je suis responsable et que je regrette s’évanouira.
Cependant, ce rapport, cette conscience n’est pas facile tous les jours. Il s’agit d’un long travail. On peut vite être découragé. On peut facilement se révolter à cause d’un manque de confiance en Dieu. C’est pourquoi il est important d’avoir conscience que Dieu est toujours là, toujours présent, qu’il ne se décourage jamais. J’évoquais en début de cet article l’Esprit saint. Il est essentiel, et je crois qu’on n’y pense pas assez souvent. Son rôle de conseiller, capable de rendre l’enthousiasme, même aux moments les plus dramatiques, ce rôle est primordial.