Laisser résonner en nous cette invitation : « Appelés à la sainteté »
La sainteté ? Pour qui ?
“On demande des saints
Seigneur, excusez-moi si je vous dérange !
Il m’est venu tout à l’heure l’idée que vous aviez peut-être besoin d’un saint
Alors je suis venu pour la place, je ferai très bien l’affaire.”
(anonyme)
La sainteté était une notion que nous avions rangée au placard, qui s’était empoussiérée avec les années. Le pape Jean-Paul II nous avait invité à être les saints et les saintes du nouveau millénaire.
La sainteté ? A première vue, nous pensons à la canonisation de personnes « héroïques ». Celles qui ont fondé les ordres religieux : Saint Dominique, Saint Benoît, Saint François d’Assise, Saint Ignace de Loyola, Sainte Thérèse d’Avila Ou celles qui ont fait de grandes oeuvres charitables : Saint Vincent de Paul Ou qui ont porté des signes extraordinaires : Padre Pio …
Elle n’est pas un luxe destiné à une élite. Elle n’est pas réservée à quelques uns. Saint François d’Assise disait qu’il n’y avait rien d’extraordinaire à cet appel, devenir des saints. Nous avons tous été crées à l’image de Dieu afin d’aimer et d’être aimés.
Elle est notre vocation première. La vocation de tout baptisé.
Pour Mère Teresa, la sainteté est une tâche aisée car en apprenant à aimer nous apprenons à être saints. « Mes progrès vers la sainteté dépendent de Dieu et de ma volonté. La première étape vers la sainteté, c’est la volonté de l’atteindre. »
Pour Sainte Thérèse de L’Enfant-Jésus, la sainteté c’est supporter avec douceur ses imperfections.
Mais, Seigneur, un saint, c’est un vase vide que vous remplissez de votre grâce,
Qui déborde de votre Amour, de votre Sainte Trinité.
Or, Seigneur, je suis un vase vide, avec un peu de boue au fond.
(anonyme)
La sainteté est don, grâce. Elle n’est pas un prix d’excellence. La sainteté vient de Dieu, nulle créature ne peut l’acquérir en comptant exclusivement sur ses propres forces.
La sainteté, c’est encore se laisser travailler par le regard de Dieu dans toutes nos actions et pensées de chaque jour. C’est cheminer sans se laisser décourager par sa propre faiblesse.
L’oeuvre de sainteté est un curieux chantier où travaillent en même temps, la grâce, notre volonté et la souffrance. Avec Dieu, la sainteté se construit n’importe où et avec n’importe quoi (un moine).
La sainteté consiste en l’accomplissement de la volonté de Dieu, dans la joie.
Le Christ veut que nous soyons saints comme Son Père l’est. C’est un appel exigeant, mais le Christ connaît mieux que nous notre aspiration à ce qu’il y a de meilleur.
C’est en acceptant cette vocation à la sainteté que nous pouvons être sel de la terre et lumière du monde.
On demande des saints
Il y en a qui offrent beaucoup de sacrifices
Il y a aussi des gens qui se corrigent d’un défaut par semaine
Mais, Seigneur, un saint, c’est un vase vide que vous remplissez de votre grâce,
Qui déborde de votre Amour, de votre Sainte Trinité
(anonyme)
Tout homme sans exception est appelé à devenir saint.
Sainteté ou perfection ?
« J’ai appris à me méfier de la perfection, je déteste la perfection. J’ai choisi la sainteté. La perfection, c’est moi qui la fabrique pour moi ; la sainteté, c’est Dieu qui me la donne. La perfection est au bout du chemin que je me suis tracé moi-même pour moi-même ; la sainteté, elle, est donnée pour maintenant, pour tout de suite.
La perfection est humiliée par son péché, elle ne le supporte pas ; la sainteté n’est jamais humiliée, elle est humble. On est humilié quand on se croyait quelqu’un ; on est humble quand on accepte d’être un pauvre ». (Jacques Leclerc )
Pour parvenir à la perfection, il faut fournir des efforts, un travail, se fixer un but et y parvenir laborieusement à la sueur de son front et à la force du poignet. La perfection est liée à une réussite personnelle. L’accès à l’excellence ne peut être que le fruit d’un long travail de soi sur soi, mais aussi pour soi.
La sainteté, nulle créature ne peut l’acquérir en comptant exclusivement sur ses propres forces. Elle se reçoit, ne résulte pas d’efforts surhumains Le saint chrétien est un pauvre qui prend acte de ses limites, se dépouille et renonce à lui-même pour tout recevoir de Celui qui seul est Saint. « Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » nous dit Saint Paul, donnant ainsi la clé de la sainteté chrétienne.