Ce sont les sept antiennes qui se chantent au Magnificat du 17 au 23 décembre. Elles servent d’introduction solennelle à la grande fête de Noël. Elles commencent toutes par l’interjection O et on les appelle grandes à cause de leur solennité et des sublimes mystères qu’elles expriment.
Ces invocations datent, pour le moins, du VI° siècle. Primitivement, il y en avait douze et on les chantait au Benedictus des Laudes. Au IX° siècle, on commença à les chanter au Magnificat des Vêpres. Dom Guéranger disait que ces antiennes « contiennent toute la moelle de la liturgie de l’Avent ». Chacune en effet comprend deux parties faciles à distinguer. La première est tirée de la sainte Écriture, non pas toujours textuellement, mais en des termes qui en font bien reconnaître l’origine : O Sagesse (Ecclésiastique 24 et Sagesse 8) ; O Adonaï et Chef de la maison d’Israël ; O Rejeton de Jessé (Isaïe 11, 1) ; O Clef de la maison de David (Isaïe 22, 22) ; O Orient (Luc, I, 78) ; O Roi des nations (Jérémie 10, 7) ; O Emmanuel (Isaïe 8, 8). Dans la seconde partie, on répète, comme dans une litanie, le même appel : « Veni, venez », suivi d’une invocation qui varie avec chaque strophe.
17 décembre
Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ
O Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, qui enveloppez toutes choses d’un pôle à l’autre et les disposez avec force et douceur, venez nous enseignez le chemin de la prudence.
18 décembre
O Adonai, et Dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in bracchio extento
O Adonaï, guide du peuple d’Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver.
19 décembre
O Radix Iesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, iam noli tardare
O Fils de la race de Jessé, signe dressé devant les peuples, vous devant qui les souverains resteront silencieux, vous que les peuples appelleront au secours, délivrez-nous, venez, ne tardez plus !
20 décembre
O Clavis David, et sceptrum domus Israel ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis
O Clef de la cité de David, sceptre du royaume d’Israël, vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort.
21 décembre
O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol iustitiæ : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis
O Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort.
22 décembre
O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti
O Roi des nations, objet de leur désir, clef de voûte qui unissez les peuples opposés, venez sauver l’homme que vous avez façonné d’argile
23 décembre
O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster
O Emmanuel, notre roi et législateur, que tous les peuples attendent comme leur Sauveur, venez nous sauver, Seigneur notre Dieu !