Partout dans le monde et depuis toujours – la guerre fait rage : entre les races, entre les nations, entre les individus et jusque dans le coeur de chacun. Le monde est troublé, avec tout ce que cela comporte d’insécurité, de déchirement, d’insatisfaction.
Une immense révolte soulève les hommes depuis toujours : nous sommes tous devenus des “peuples rebelles”, des “fils de la rébellion”. Mais nous souffrons aussi tous de cet état, et désirons intimement jouir de la paix. N’est-il pas pathétique de voir les efforts désespérés des nations pour éloigner le cauchemar de la guerre et de la destruction, sans que se manifeste un mouvement sincère de repentance et de foi ? Or, “il n’y a point de paix pour les méchants, dit le Seigneur”. C’est donc dans le cur de chacun de nous qu’il convient sans doute de faire la paix, d’abord !
Trois textes peuvent nous aider à prier sur ce thème, comme trois chemins de conversion, de la guerre vers la paix.
Si un roi veut partir en guerre contre un autre roi, Luc 14,31
Si un roi veut partir en guerre contre un autre roi, il s’assied d’abord pour examiner s’il peut, avec dix mille hommes, affronter son adversaire qui marche contre lui avec vingt mille hommes. S’il ne le peut pas, il envoie des messagers à l’autre roi, pendant qu’il est encore loin, pour lui demander ses conditions de paix. Ainsi donc, ajouta Jésus, aucun de vous ne peut être mon disciple s’il ne renonce pas à tout ce qu’il possède.
– Suis-je capable de reconnaître mes erreurs, d’accepter mes défaites, et même de perdre la face, pour laisser place à une situation de paix, pour un apaisement ?
– A quoi suis-je prêt à renoncer, pour vivre en paix avec moi-même, avec mon entourage, avec mes frères ?
Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre, Matthieu 10, 34-39
Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le combat. Je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère; on aura pour ennemis les membres de sa propre famille. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Celui qui ne se charge pas de sa croix pour marcher à ma suite n’est pas digne de moi. Celui qui voudra garder sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie pour moi la retrouvera.
– Les conflits me font-ils peur, ou sont-ils parfois des occasions de grandir dans la foi ?
– Suis-je prêt à défendre mes convictions, et à quel prix ?
En route ! Montons à la montagne du Seigneur, Isaïe 2,2
Un jour viendra – et ce sera définitif – où la montagne du temple se dressera au-dessus des collines, plus haut que les autres montagnes. Alors toutes les nations afflueront vers elle. Beaucoup de peuples s’y rendront; ils diront : “En route ! Montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ce qu’il attend de nous, et nous suivrons le chemin qu’il nous trace.” En effet, c’est de Sion que vient l’enseignement du Seigneur, c’est de Jérusalem que nous parvient sa parole. Il rendra son jugement entre les nations, il sera un arbitre pour tous les peuples. De leurs épées, ils forgeront des pioches, et de leurs lances, ils feront des faucilles. Il n’y aura plus d’agression d’une nation contre une autre, on ne s’exercera plus à la guerre.
– Ai-je la même certitude – la même foi – que le prophète, en une paix définitive et durable ?
– Juifs et musulmans s’affrontent depuis des siècles en Terre Sainte ; est-ce pour moi une fatalité, ou un scandale de l’histoire, que je porte dans ma prière ?
Après cette période de l’Avent, de l’attente d’un messager de paix, d’une révélation d’un Dieu amour, c’est le moment de faire la paix en nous, entre nous, pour un monde plus fraternel, plus humain ! Avec Noël, et nous pouvons affirmer que les paroles du prophète Isaïe se sont réalisées : Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de paix. Alors, comme saint Paul, nous pouvons nous adresser cette joyeuse exhortation : Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie totalement, et que votre être entier, l’esprit, l’âme et le corps, soit gardé sans reproche à l’Avènement de notre Seigneur Jésus Christ !