Saint Ephrem, Diacre et Docteur de l’Eglise (+ 373), a été qualifié par le Pape Benoît XVI de “plus grand poète de l’époque patristique”. “La poésie – a déclaré Benoît XVI – lui permit d’approfondir sa réflexion théologique au travers des paradoxes et des images”. Il donna à ses poèmes et hymnes liturgiques “un caractère didactique et catéchistique…destiné à mieux diffuser la doctrine de l’Eglise lors des fêtes liturgiques”. Voici une de ses hymnes écrites pour la Nativité.
Joseph embrassait
le Fils du Père céleste
comme un nouveau-né
et il le servait comme son Dieu.
Et il se complaisait
comme en la bonté même;
et il la révérait
comme le juste par excellence (Mt 1,19).
Grande était sa perplexité !
”Comment m’est-il donné,
ô Fils du Très-Haut,
d’avoir en toi un fils ?
Contre ta mère je m’irritai,
et je pensais la renvoyer.
Et je ne savais pas
qu’en son sein était un grand trésor
qui dans ma pauvreté
soudain me rendait riche.
Le roi David
de ma race a surgi
et a ceint la couronne.
Grand dénuement
où je suis parvenu !
Au lieu d’être roi, je suis ouvrier;
mais une couronne m’est advenue
puisque sur mon cœur repose
le Maître de toutes les couronnes”.