En 2003, comment croire que Jésus est vivant ? Depuis sa mort sur la croix, nous n’avons aucune preuve scientifique de son existence puisqu’il a quitté notre monde créé. Nous n’avons que le témoignage des croyants transmis dans l’Eglise.
La foi est un don qui nous est fait pour nous inviter à adhérer à ces témoignages : nous avons à décider de croire en Dieu, librement, jour après jour.
Les transformations que l’Esprit opère en nous ou celles que nous constatons chez l’autre viennent étayer, après coup, comme des fruits cette décision de croire. Ces fruits nous invitent à témoigner de notre foi.
La foi : don de Dieu
«Or, tandis qu’ils [les pèlerins d’Emmaüs] parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas.» (Luc 24, 15-16)
Nous vivons notre quotidien sans savoir y reconnaître la présence de Dieu. Nous sommes dans le matériel de notre vie, parfois enfermés dans nos certitudes avec nos habitudes. Et même l’éducation religieuse transmise par la tradition, les textes bibliques que nous pouvons entendre tous les dimanches ne nous donnent pas la foi. La foi est un don de Dieu.
« Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cur n’était-il pas tout brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Ecritures ? » (Luc 24, 28-32)
Comme Jésus pour les disciples d’Emmaüs, des témoins jalonnent notre vie et par leurs paroles ou leurs attitudes, ils éclairent les évènements et les jours où Il était là. Ils ouvrent nos yeux à ces évidences. Quand nous cheminons en sa compagnie, nous ne pouvons nous taire. Notre être exprime, grâce aux dons reçus, la présence de Dieu dans notre vie. Nous devenons témoins vivants de cette présence par la paix qui habite notre vie, la joie profonde et l’accueil de l’autre.
- Est-ce que dans ma vie j’ai rencontré des personnes qui m’ont fait pressentir la présence de Dieu dans mon existence ?
- M’est-il arrivé, à l’occasion de certains évènements de mon existence (heureux ou douloureux), de ressentir un mouvement intérieur, mystérieux, involontaire, un mouvement de vie ?
Le consentement libre
«Et voici qu’Elisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu.» Marie dit alors : «Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole.» Alors l’ange la quitta.
En ces jours là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. ( .) Alors, Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint et s’écria d’une voix forte : «Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.» (Luc 1, 36-41 et 45)
La foi est à l’initiative de Dieu. Je ne peux pas me la donner à moi-même mais comme Marie, je peux adhérer de tout mon cur à la proposition d’amour que Dieu me fait. Pour être humaine, «la réponse de la foi donnée par l’homme à Dieu doit être volontaire ; en conséquence, personne ne doit être contraint à embrasser la foi malgré soi.» (extrait du Catéchisme de l’Eglise catholique, paragraphe 160, p 55)
La foi est un don à voir, reconnaître, accueillir et à vivre : Dieu nous met en chemin. Comme Marie, j’ai ce «oui» à dire et à décider de me mettre en route. C’est à moi de faire un pas librement vers lui car il ne veut que mon bonheur. Dieu ne s’imposera jamais à nous. Il veut notre décision libre de croire en lui.
- Est-ce que j’ai dit «oui» ?
- A quoi ou à qui ai-je dit «oui» ?
La fidélité
Abraham, le père de tous les croyants : « Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qui devait lui être donné comme héritage. Et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner comme étranger dans la Terre promise ; c’est dans un campement qu’il vivait, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse que lui, car il attendait la cité qui aurait de vraies fondations, celle dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte. Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d’avoir une descendance parce qu’elle avait pensé que Dieu serait fidèle à sa promesse. » (He 11, 8-11).
- Est-ce que je me sens comme Abraham responsable de ma foi ?
La foi ne repose pas sur des preuves. Elle se nourrit de la Parole de Dieu et de la prière. Elle est à la fois don de Dieu et responsabilité de l’homme. C’est un acte de confiance qui se décide et qui peut grandir en moi comme le dit Jésus : « Pierre prit alors la parole : « Seigneur ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant qu’il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ! » (Matthieu 14, 28-31)
De fait, la foi ne va pas de soi. Jésus le comprend quand après la résurrection, il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jean 20, 27-28)
- Comme Pierre, j’ai été invité « à marcher sur les eaux » et comme lui peut être suis-je en train de « boire le bouillon » ?
- Qu’ai-je fait de mon « oui » ?