A la suite du prophète Élie, les « frères de Notre Dame du Mont Carmel », carmes et carmélites, sont appelés à vivre de la parole et à en témoigner. Ils le font avec Marie « fleur, Reine et beauté du Carmel ». En elle la Parole s’est faite chair. Elle la porte et elle la donne. Elle est l’humble servante de son Dieu : « Quand à Marie, elle retenait tous ces évènements et les méditait dans son coeur. » (Luc 2,19). Ainsi « Chacun doit vivre dans la dépendance de Jésus Christ, méditant jour et nuit la loi du Seigneur. » (Règle primitive de l’ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.)
Voir aussi :
Petit guide de spiritualité thérèsienne
L’oraison, chemin d’ouverture à l’Autre
« Enseigne-moi ton chemin Seigneur. Conduis-moi par des routes sûres. » (Psaume 25)
Une vie d’oraison comme chemin d’union à Dieu
C’est l’expérience dont témoigne Thérèse d’Avila. « Mon fils donne-moi ton cœur » lisons-nous dans le livre des Proverbes, « habite ton cœur » nous dit en quelque sorte Thérèse, car tu y trouveras « Celui que ton cœur aime. » (Cantique des Cantiques) « Oh ! comme il serait juste que l’âme rentre en dedans d’elle-même ! » (Sainte Thérèse d’Avila dans La Vida, ch. 24)
« Jésus est le chemin. » (Jean 14, 6)
« Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé. Écoutez-le. » (Marc 9, 7)
« La très Sainte Humanité de notre Seigneur. Telle est la porte, je l’ai vu clairement par la quelle nous devons entrer. Ne cherchez pas d’autres chemins, en le suivant on marche en sécurité. » (La Vida, ch. 22)
« A mon avis, perdre la route ce n’est pas autre chose que laisser l’oraison. » (La Vida, ch. 22)
« L’oraison n’est rien d’autre à mon avis qu’un commerce intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec Celui dont nous savons qu’il nous aime. […] Il n’attend que cela que nous le regardions. » (La Vida, ch. 8 et 26)
L’oraison est un chemin de confiance absolue et d’humilité véritable, chemin de vérité. « Je suppliais le Seigneur de me venir en aide. Mais j’avais le tort de ne pas mettre toute ma confiance en sa Majesté et de ne pas me défier absolument de moi-même. (La Vida, ch. 8)
L’oraison est aussi un chemin de miséricorde. « Si nous revenons à son amitié par une humble connaissance de nous-même, il oublie nos ingratitudes … jamais il ne se fatigue de donner. » (La Vida, ch. 19)
« Qu’eux aussi soient un en nous comme toi Père tu es en moi et moi en toi. » (Jean 17)
L’oraison est chemin d’Évangile qui nous engage entièrement à la suite de Jésus « car ce Roi dont nous parlons ne se livre qu’à ceux qui se livrent complètement à lui. » (Sainte Thérèse d’Avila dans Chemin de perfection, ch. 16)
Merveilleuse nouvelle, l’oraison est un chemin offert à tous : « Puis il dit à tous : Si quelqu’un veut venir à ma suite qu’il renonce à lui même et prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. » (Luc 9, 23)
Dis-moi quelque chose de ton oraison aujourd’hui …
« Je n’ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. Non, je tiens mon âme en paix et silence. » (Psaume 130)
Ce temps de silence avec Dieu, long moment, matin et soir, peut-être un heureux et paisible temps de présence en Dieu, par Jésus. Pourtant, il n’est pas toujours si heureux ce moment quand se projette parfois un « petit cinéma » dont les « héros » (distractions, évasions, préoccupations) viennent occuper le terrain et susciter l’envie d’ailleurs ! C’est pour moi, l’invitation à ne pas leur laisser toute la place en invoquant la venue de l’Esprit-Saint, pour que ce temps ne soit qu’à lui. Et c’est dans la foi, que je me sais en sa Présence, Père, Fils, Esprit-Saint. « C’est toi mon Fils bien-aimé. En toi j’ai mis tout mon amour » (Marc 1, 11)
Il ne me reste qu’à me taire, écouter et tenter de demeurer en lui dans l’écoute de sa Parole au plus profond de moi-même, c’est Lui, le Vivant qui me parle aujourd’hui et m’invite sur le chemin de conversion. « Aujourd’hui si vous entendez sa voix, ne fermez pas votre cœur. » (Psaume 94)
Ce consentement à l’Hôte qui m’habite est dépendant du vécu de ma journée, de mon « oui » à sa volonté, dans le plus ordinaire de mon ordinaire. Jésus est là dans ma faiblesse et mes échecs au combat, et je peux entendre : « Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies. » (Matthieu 8, 12)
Dans nos ténèbres il fait œuvre de lumière : « Ils regarderont Celui qu’ils ont transpercé. » (Jean 19, 37); « J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. » (Ézéchiel 36, 26)
Alors mon être profond se trouve recréé dans cette certitude : « C’est la miséricorde que je veux et non les sacrifices. » (Matthieu 9, 13)
« Je mettrai ma loi au fond de leur être, je l’écrirai sur leur cœur. » (Jérémie 31, 33)
Ce qui me conduit à la louange : Seigneur de gloire, tu renouvelles l’univers en commençant par le cœur de l’homme. « Bénis le Seigneur ô mon âme n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (Psaume 103)