En ce jour où nous fêtons Sainte Cécile, patronne des musiciens, relisons ces mots de Saint Augustin qui nous appellent à la prière par le chant : « Chanter c’est prier deux fois… Nous sommes invités à chanter au Seigneur un chant nouveau. L’homme nouveau connaît le chant nouveau. Le chant est affaire de joie et si on y réfléchit affaire d’Amour. Celui qui sait aimer la vie nouvelle sait chanter le chant nouveau. »
« On ne sait pas exactement quand et comment la musique est née, mais on pense que l’homme chantait avant de parler, que le chant a précédé le langage articulé » (La musique et les compositeurs, F. Nathan)
Toujours et partout les hommes ont chanté et le chant semble très vite relié à une forme de religiosité : l’homme chante pour se concilier les forces inquiétantes de la nature. Le chant mieux que le rire est le propre de l’homme.
Pour dire ses émotions, ses joies et ses peines l’homme s’est servi du plus bel instrument : la voix humaine et il a voulu faire monter vers Dieu sa louange.
Aucun culte ne se passe de cantiques et d’hymnes, la musique rejoint la prière.
Avec les sept notes dont il disposait, l’homme se mit sous la mouvance de l’Esprit Saint, le seul à pouvoir donner la lumière, le mouvement et la vie et c’est ainsi que naquirent les Psaumes, le livre de la louange divine.
Qu’est-ce qu’un psaume ?
« C’est la libre et riche effusion d’un cur, non pas seulement ouvert, mais soumis à l’action d’en haut où se rencontrent et se mêlent tous les sentiments dont nous pouvons être émus en face de Dieu. Le ton, le mode et le sujet en peuvent varier ; on y retrouve partout l’âme qui adore, qui rend grâces ou supplie. Le psautier est vraiment le livre de la louange divine. » (Abbé Louis Le Roux de Bretagne)
Le Psalmiste contemple Dieu dans la splendeur de sa création. Il célèbre tour à tour sa puissance, sa grandeur, sa bonté et sa justice. Sur les 150 psaumes, 66 font allusion au chant, à la musique ou à la louange, le chant est tout simplement un moyen privilégié pour prier.
Le psalmiste adore en même temps qu’il admire :
« Les cieux racontent la gloire de Dieu,
le firmament révèle l’uvre de ses mains.
Le jour annonce sa puissance au jour,
la nuit la raconte à la nuit. » (ps 18)
Et
« Grandes sont les uvres du Seigneur !
Tous ceux qui les aiment s’en instruisent.
Son action éclate de splendeur
Et sa justice subsiste toujours. » (ps 111)
Le chant, forme d’expression dans beaucoup de circonstances
La joie nous submerge ? Laissons-la éclater dans un chant d’action de grâce :
« Je te louerai Seigneur à travers toute chose, en ce monde de peine où tu m’as dis d’aimer, je te louerai Seigneur avec tout cet Amour dont je tisse ma vie à chaque heure du jour » (Dany Marc)
Nous sommes affrontés à la souffrance, à la mort ? Avec le psalmiste disons :
« Dieu est pour nous un refuge et un fort, un secours toujours offert dans la détresse
»
Nous expérimentons notre faiblesse, notre péché ? Prions avec les paroles du roi David :
« Aie pitié de moi, mon Dieu, selon ta fidélité ;
Selon ta grande miséricorde efface mes torts. »
Nous sommes saisi de pitié devant la détresse de notre prochain ? Joignons notre voix à celles de tous les priants :
Que le Seigneur soit une citadelle pour l’opprimé,
Une citadelle pour les temps de détresse !
Alors avec saint Paul nous pourrons chanter : « Soyons toujours joyeux et prions sans cesse, en toute chose rendons grâce à Dieu. » Alors toute notre vie deviendra prière.
« Ceux qui chantent ont le cur tout brûlant et cette flamme de leur cur se reconnaît dans leur vie, leurs paroles et leurs actions. » (St Augustin)